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mardi 30 décembre 2008

Ame vague




J'ai l'âme vague et le vague à l'âme
J'ai les souvenirs dépassés, à venir...
Les jeux de maux pénibles à sortir
La fatigue au sommet, qui me pâme
Les désirs à la racine m'enterrent
Tant inassouvis, leur souffle se perd.

La flamme de la bougie tremblotte
Les pages écrites je les jette à la flotte
J'ai dans l'âme une vague, qui fond
Une écume qui déborde du chaudron
Un flot de peurs et d'amour à la larme
Que les dieux brandissent comme armes
Assemblent en nuées souveraines
Formulent en poussières de mondes
Qui ouvrent en moi, par delà la peine
Des portes qui se confondent...

...Plume à l'envolée...

Tom

dimanche 21 décembre 2008

Matin magicien...

Le chant du Phénix...


Il résonne en nos coeurs comme l'espoir qui jamais ne meurt

Ses larmes soignent tous les maux, nettoient l'âme de ses ombres

Son vol gracieux peut porter mille fardeaux sans se confondre

Il n'a pas de maître, mais sa fidélité ne connait pas de limite

Tel un oiseau de feu, il est le soleil autour de quoi tout gravite


Phénix il naît, s'éteint dans les flammes d'un crépuscule

Pour renaître de ses propres cendres dans un souffle minuscule

Oiseau de Rê sur la colline, fils de l'existence à l'aube des temps

Aube sans cesse renouvellée, sans cesse espérée et remerciée

Compagnon de toujours et fidèle ami, tu es encore là maintenant

Revivifié, prêt à me faire entendre ton chant d'éternité


Il y aura des matins, il y aura des soirs.

Il y aura des chagrins et des moments d'espoir.

Mais toujours la roue tourne, le phénix s'éveille

Dans la plaine vide du ciel, toujours brille le soleil.


Chante , phénix, chante...


Tom

Yule 2008

jeudi 11 décembre 2008

lundi 8 décembre 2008

Euuuuuh...

... Tom fait sa Briget...



Cher journal,



Aujourd'hui, je crois qu'il y a des chansons qui vous hantent...



... surtout à minuit 50...



... quand on arrive pas à bosser...



... qu'on a son avenir qui nous regarde par la fenêtre...



... qu'on écrit des choses... un tas de choses...



Cher journal... pour toi...




Somebody

I want somebody to share
Share the rest of my life
Share my innermost thoughts
Know my intimate details
Someone who'll stand by my side
And give me support
And in return
She'll get my support
She will listen to me
When I want to speak
About the world we live in
And life in general
Though my views may be wrong
They may even be perverted
She will hear me out
And won't easily be converted
To my way of thinking
In fact she'll often disagree
But at the end of it all
She will understand me
I want somebody who cares
For me passionately
With every thought and with every breath
Someone who'll help me see things
In a different light
All the things I detest
I will almost like
I don't want to be tied
To anyone's strings
I'm carefully trying to steer clear
Of those things
But when I'm asleep
I want somebody
Who will put their arms around me
And kiss me tenderly...
Tough things like this
Make me sick
In a case like this
I'll get away with it


Depeche Mode, 1984


No comment

dimanche 7 décembre 2008

C'est offciel...


... je hais le dimanche soir!



D'abord, je suis jamais aussi crevé qu'un dimanche soir. J'ai beau avoir dormi de trois heures du matin à onze heures, je ne suis pas aussi reposé qu'on pourrait le croire. Ai passé la journée le cul sur une chaise au point d'en avoir la marque du quadrillage imprimé sur le postérieur, à regarder défiler des fragments de texte grec sur écran...


Mais ca encore ca passe, ce qui passe pas, c'est le blues du dimanche soir.


Cà c'est redoutable.


Ca commence par le coup de stress consécutif à une journée de travail qui semble inutile, puis les ravioli dégueulasses, vers les 19h30, ouvrent les hostilités.


Ca suit avec le présentateur télé qu'on se force à regarder présenter, en parlant du nez, les émeutes en Grèce, après avoir expliqué qu'il fallait pas faire de hors piste en montagne, c'est dangereux, faites-pas-les-cons-putain!


On se venge de la vie en chantant 'Little Wing', de Jimi Hendrix - sur une reprise des Corrs, siouplait. Ca c'est de la vengence qui se mange froid, elle va pas s'en relever la vie. Mes voisins non plus.


Pis, à bout de souffle et n'y tenant plus, confiant à Nightwish le soin de me réveiller les neurones, je reprends la suite du programme... l'écriture. Mais c'est là que raconter sa vie peut avoir l'intérêt d'expliquer la logique des choses. Parce que je crois que j'ai trouvé l'inspiration grâce à un dimanche merdique...



***


Un petit extrait du genre, parce que j'vous aime bien. Si ca parait cynique, sachez que c'est sans rapport avec les explications du dessus (et j'croise les doigts)...



"Ce matin-là, l'hiver avait posé ses quartiers. La ville de Chartres se retrouvait encroûtée sous cinq centimètres de glace, de la pointe du clocher de Notre-Dame jusqu'au canard marchant sur l'Eure, la démarche bancale, comme un jouet dont on a tiré la ficelle et qui fait claque-claque en vibrant. Cinq centimètres, c'est pas beaucoup, mais juste assez pour que des bandes de lycéens en slim se tapent la descente de la rue Saint-Pierre sur les poches arrières.


Avec l'hiver vient la traditionnelle explosion de noeuds rouges à clochettes et de guirlandes scintillantes qui lui donnent le charme d'un conte de fées. Une fois que l'on arrive à gérer son équilibre physique sur deux jambes, voire trois, on peut apprécier la débauche de luminescences, de couleurs éclatantes, de petits rondouillards à pygama rouge et pompons blancs qui escaladent les fenêtres dans une éternelle position de cambrioleur fou. Il y a des rennes qui stationnent sans permis, des petits angelots poupons qui prennent une pause étriquée au sommet d'arbres savamment enrubannés de cochonneries diverses mais joyeuses, comme des brosses à chiotte qu'on aurait passées dans un tas de rubans adhésifs multicolores. La magie de Noël opérait à Chartres comme un supositoire à la menthe sur une gastro-entérite. On oublie la rigueur de l'hiver quand tout devient prétexte à la rêverie.


Et au sport. Parce que Noël, c'est d'abord une énorme compétition... Il y a toutes sortes de concours à Noël. Primo, il y a le concours d'arts plastiques. Celui dont la maison s'approche le plus esthétiquement d'un casino de Las Vegas mérite qu'on lui offre une éolienne. Parce qu'il y en a qui se donnent du mal. Certains arrivent à vous fixer un traîneau sur l'arrête d'un toit humide au péril de leur vie... D'autant qu'aucun père Noël saint d'esprit n'irait parquer sa six-rennes sur un angle inférieur à 360°. Mais il faut faire preuve d'imagination, de créativité pour réussir son coup. Et si on arrive à faire çà sans faire sauter les plombs de tout le quartier, on passe pour un héros.
Secondo, il y a l'épreuve non moins compétitive des cadeaux. A chacun sa méthode, mais on la subit tous. D'abord, il y a ceux qui ne peuvent pas en faire, ou en recevoir, et qui, l'un dans l'autre, on l'impression que le gros pervers en bonnet rouge nous entube tous bien profond depuis qu'il a conclu un marché avec la marque Coca Cola. Pour ceux-là, Noël a toujours un rôle de supositoire, mais en moins diététique. Pour d'autres, Noël c'est l'occasion de rivaliser d'ingéniosité, de trésors de sincérité et d'imagination pour dégotter les meilleurs cadeaux, ceux qui auront la double qualité d'être inutiles et chers. Mais il faut aussi savoir être pingre sans en avoir l'air, donc la subtilité réside dans un équilibre délicat entre l'expression d'un attachement sincère par la dépense la plus stupide et le remplissage d'un devoir périodique par l'offrande d'un denier ou deux dans une étrenne qui aura l'apanage d'être tout aussi inutile – et tout l'monde est content. C'est par cette notion d'équilibre, d'échange et de partage que Noël joue un rôle social non négligeable
."



PS : à l'heure où j'écris ce post, la musique du générique de Mission Impossible retentit dans mon ordinateur... Là aussi, rien à voir avec le fait que ce message finisse par s'auto-détruire...

vendredi 5 décembre 2008

Paint it Black




I see a red door and I want it painted black,


no colours anymore I want them to turn black.


I see the girls walk by dressed in their summer clothes,


I have to turn my head until the darkness goes.




I see a line of cars and they're all painted black,


with flowers and my love, both never to come back.


I see people turn their heads and quickly look away,


like a newborn baby it just happens every day.




I look inside my self and see my heart is back,


I see my red door and I want it painted black.


Maybe then I'll fade away and not have to face the facts,


it's not easy facing up when your whole world is black.




No more will my green sea go turn a deeper blue,


I could not forsee this thing happening to you.


If I look hard enough into the setting sun,


my love will laugh with me before the morning comes.




The Rolling Stones, 1966



See these photos!

samedi 22 novembre 2008

Mise à plat

Je cherche... toujours...
On cherche toujours quelque chose, n'est-ce pas? Moi en tous cas, je suis toujours en train de chercher... Parce qu'il manque toujours quelque chose...
***

La chaussette qui manque pour compléter la paire (souvent elle se cache sous le lit, ce qui fait une bonne base de recherche quand même)...
***

La personne qui manque pour bricoler un coeur à deux ventricules (et là, normalement, ça finit sur le lit... sinon, c'est qu'il y a un vrai problème...)...
***

L'activité parallèle, ou paranormale, ou parachute (para tout ce que vous voudrez) qui fera pendant à l'activité estudiantine de chercheur (encore!) solitaire en religions antiques... Quelque chose qui complète, mais qui correspondrait plus à l'autre pente de cette vie "officielle" mais néanmoins isolante...
***

Je cherche un tas de trucs, de bidules, de machins, pour rafistoler la machine, coudre le patchwork, bidouiller une vie active et heureuse, quelque chose qui ait de l'allure, un sens...

Rythme binaire... tic tac.

J'ai l'impression d'être coupé en deux, comme un arbre frappé par la foudre. J'ai deux personnalités (et là on simplifie à l'extrême!).

Une claire avec ce que vous savez tous : étudiant en histoire ancienne, type banal et sans intérêt, affectionnant les photos en noir et blanc, la musique rock et métallique, les questions de géo-politique et l'humour ironico-cynique. C'est le même type qui voulut être pompier, celui qui a passé son bac en se fondant dans un mur de fond de classe, celui qui est toujours heureux de retrouver ses amis de fac, avec qui il peut se sentir normal...

Une obscure, avec ce que je cache plus ou moins (de moins en moins...) : apprenti sorcier, païen, qui apprécie les questions ésotérico-théologiques comme d'autres affectionnent des pâtisseries. Celui-là a besoin de porter des symboles, de chanter (faux, navré) sur des musiques médiévales, de siroter l'hydromel comme du jus de pommes le soir de Samhain, d'envoyer des baisers à la lune quand elle lui apparaît, d'écrire...

Car l'écriture est peut-être ce que je fais de mieux. J'ai lu récemment sur un blog (celui d'Eloa pour ceux et celles qui connaissent) que le mouvement païen francophone d'aujourd'hui se manifeste de plus en plus par la création : création artistique, artisanale... C'est vrai. Et c'est un réel bonheur. La magie, après tout, est création. Les dieux créent par la magie, les hommes font de la magie en créant.
Pour moi, il s'agirait d'écrire. Je cherche quoi... Mais s'il est vrai que la parole est un pouvoir des plus puissants et qu'il permet d'honorer les dieux aussi bien qu'un sacrifice ou que n'importe quelle offrande coûteuse, je pense que je vais continuer à écrire tel que je le fais souvent, sous le coup de l'inspiration mystique.

Je ne sais pas si c'est bien clair ou trop obscur tout ce que je dis là. C'est commun avec moi. Mais si vous continuez à me lire c'est que çà ne vous fait pas peur.

J'espère que je pourrais vivre ma magie comme j'en rêve depuis tout gosse. J'espère que vous la comprendrez quand vous la lirez.

En attendant, je cherche encore...

jeudi 13 novembre 2008

Sub Luna



Kiss to the Moon... All may come soon...
Je ne suis pas bien riche, pas bien pauvre non plus.
Je dépense sans compter pour des choses farfelues.
Je mêle toujours le réel et l'iréel, la raison et la légende,
Je vois le monde comme une carte postale qui demande
A ce qu'on écrive au verso un sens. J'ignore si ces mots
Suffiraient à rendre le monde plus faible ou plus beau.
J'essaie juste de m'y refléter, comme dans le pur cristal
D'être clairvoyant envers ce qui fut, ce qui est, et qui sait,
Ce qui sera. Tout cela vibrant à l'intérieur d'un éclat sidéral.
Pour moi, comme sur la tombe antique, je garde gravé :
NFNSNC
Lettres aussi vides de sens que la mort qui les a motivées.

Mais je garde le cristal... Il saura peut-être me guider...

Tom


Sinon, je suis content ce soir... Les bonnes nouvelles se sont accumulées sous la pleine lune. L'un quitte son commerce, pour, j'espère, une vie bien plus riche et libre, l'autre ouvre le sien, pour je l'espère, gagner en richesse matérielle ce qu'elle possède en richesse intérieure. Une autre trouve un travail, ce qui rejoint tout naturellement mes espérances précédentes. Quelqu'un encore semble avoir trouvé la perle qu'il cherchait, dans un pays qui lui était il y a peu étranger. Une autre, pour qui je me fais bien du souci même si elle ne le sait peut-être pas, paraît avoir redressé la tête, saisi le taureau par les cornes. C'est bien, tu as beaucoup à vivre.

Mes espoirs vont direct à la lune, dans un baiser.

Et je pense aussi à eux : Marie et Marie... l'une prend ses marques, l'autre les cherche peut-être encore (ne t'en fais pas, tu dois prendre confiance en toi). A José : évades-toi vers de paisibles horizons mon vieux, mais pas trop, tu as ta place ici-bas aussi. A celles dont l'anniversaire était proche... Abby, je te souhaite de te plaire dans ce que tu entreprends, tu peux montrer ta valeur et elle est grande... Maman, je suis sûr que tu te tracasses toujours autant pour un tas de monde. J'ai sans doute hérité çà de toi. Mais tu vois, les choses peuvent aller mieux, on doit l'espérer.

Et puis à tous ceux dont je ne cite pas le nom, mais auxquels je pense très fort. Je reste sur les dernières nouvelles pour fonder mes espoirs moi... Z'êtes tous dans le cristal...


Tom, l'animal sauvage qui sait aussi dire des jolis trucs...

mercredi 12 novembre 2008

Lettre de Merlin à Morgane...



J'ai regardé le ciel au coucher du soleil,
Et j'ai vu l'horizon s'embraser.
J'ai vu brûler la terre et ses merveilles,
Comme on brûle de nos jours une fée.
J'ai perçu dans le vent et la marée,
Les lamentations d'une sorcière esseulée.

Ne pleure pas Morgane, ne pleure pas.
Le jour se lèvera à nouveau pour toi.
Je sais que tu souffres, princesse,
Retranchée dans ton val sans retour,
Où tu cherches à capter l'amour
Qui veut t'échapper sans cesse.
Je sais que tu as peur de l'avenir,
Que les dieux t'abandonnent à ta folie
Où tu plongeas le jour où le roi te maudit.
Et tu te dis que ta vie n'est faite que pour le haïr.


J'aimerai te dire, Morgane, d'oublier ta colère.
Ne sois pas la sombre déesse, celle qui châtie.
Ne deviens pas la Furie infernale,
Sois plutôt la nymphe sans égale.
Mais je sais que rien ici n'est écrit.

Je suis prophète et je te le dis :
Ce sont nos choix qui font ce que nous sommes.
Il revient à chacun d'améliorer l'homme.
Pourtant tes sentiments sont là, confus,
Et tu crains qu'ils ne te dévorent toute crue.


Morgane, tu n'as pas à te sacrifier.
Tu peux vivre, être amante et mère.
Tu peux créer bien des choses dans cet univers.
Mais je sais, les choses ne s'oublient pas.
Et je vois aussi brûler les plus sacrés de nos bois.
Te souviens-tu celui où nous parlions autrefois?
Te souviens-tu, nous rêvions de changer le monde.
Il nous a bien changés en tous cas.
Et j'ai peine, ma soeur, à te voir pleurer tout bas...


Vois, Morgane, je ne suis plus qu'une onde...
Je suis sans âge, ni jeune, ni vieux, ni homme ni bête.
Je ne sais plus qui je suis, tant je me transforme.
J'éprouve comme toi la peur pour ma quête,
Et j'aimerai chaque soir que les dieux m'endorment.
Mais je sais que le jour se lèvera, et j'attends.
Je regarde la lune et je prie pour que ce jour,
Vienne ma Viviane aux yeux envoûtants.
Pour que dans le repos de l'arbre sourd,
J'emporte avec moi les lourds secrets.


Mais toi, Morgane, ne m'oublie pas.
Quand à Avalon tu te promèneras, crois vraiment,
Ma soeur, qu'en tendant l'oreille dans le vent,
Tu entendras toujours ma voix...

Tom


Ab fatas amicias sororemque meias...

vendredi 7 novembre 2008

Les petites choses de la vie...

On commence tout petit, mais devient-on jamais grand?


On construit sa vie, mais si grande puisse-t-elle être, elle est faite de petites choses, de petites briques de terre, cuites à l'émotion.


Petites journées, petites choses, mais grandes pensées, qui se mêlent pour, peut-être, s'assembler de manière à construire.



Petite journée aujourd'hui...



Une petite pièce pour commencer, un petit ordinateur (non pas si petit que çà comparé à d'autres, mais c'est toujours fascinant de voir qu'un si petit écran ouvre sur d'aussi vastes espaces...) pour s'élancer... Les projets, les espoirs d'autrui, s'installent à côté des miens. Petits projets, grands espoirs.



Petit appétit aujourd'hui, pour un grand gaillard...



Petits travaux minutieux au programme. Dépouillage de corpus, relevé d'inscriptions, retranscription de caractères grecs en petits caractères numériques. Je me donne jusqu'à Yule/Noel pour finir de recopier et cataloguer toutes les inscriptions phrygiennes sur lesquelles j'appuierai mes recherches. Ca fait beaucoup. Deux jours pour dépouiller deux volumes du Supplementum Epigraphicum Graecarum... 52 volumes en tout... - hum, Yule ou Imbolc ouais.

Gros travail, mais surtout travail de fourmi. Les caractères grecs sont nombreux, la transcription exige de respecter des règles de codification strictes et une inscription d'une ligne, si la pierre était éclatée, demande autant de temps pour être recopiée qu'une épigramme en alexandrins de douze lignes...


Petites inscriptions, grandes réflexions. De la pierre, usée, que j'imagine très bien par-delà le papier, et dont j'entends quand même battre le coeur. Celui de la pierre, mais surtout celui de l'homme qui l'a, deux mille ans plus tôt, lissée, gravée, sculptée. Celui de l'homme ou de la femme qui l'a commandée, pour y inscrire ce qu'il voulait voir durer... Quelques vers d'Homère pour honorer un mort. Quelque action de grâce, pour accomplir son voeu envers le dieu qui l'a écouté. Ou ces quelques mots qui, tandis que je les recopie avec mon clavier dévoilent leur sens en moi.

Alors que je ne maîtrise pas bien la langue, j'ai compris, quelques bribes de mots, ici ou là. Plongé dans la touffeur silencieuse de la bibliothèque, isolé dans une bulle avec un livre et un écran lumineux, obsédant, je me rends compte que je peux comprendre les mots d'un homme qui vécut il y a des siècles et des siècles, parla une autre langue, pensa différemment de moi, et dont pourtant je me sens proche, soudainement. La distance est effacée. C'est comme si ce père était là, parlant des larmes qu'il verse sur la tombe de sa fille. C'est de la poésie... un petit bout de poésie...



Et puis il y a le coup de fil. Petit appel, sur un petit téléphone, dans une petite chambre d'étudiant. Petite personne, au grand coeur. Petite conversation, des petites vies qui se racontent... Ca fait déjà plusieurs petites choses qui se mettent bout à bout... et au bout, des petits mots, gentils, qui traduisent des sentiments gros comme ca... Que j'ai du mal à imaginer. Je ne sais pas si je mérite tout çà. Je ne sais pas si je suis la personne gentille que tout le monde me décrit. Je ne suis pas la grande personne que l'on me dit que je suis. Je ne le sens pas. J'ai l'impression que l'on me parle de quelqu'un d'autre. Je ne sais pas si je veux être un grand homme, une grosse tête ou une petite tête pour un homme du commun. En fait, je ne serais probablement jamais l'un ou l'autre.

Mais j'ai surtout peur de déçevoir. Je ne sais pas si je mérite qu'on me donne autant de gentillesse et d'intelligence que l'on m'en sucre ainsi. Je le prend, je l'apprécie. Certes, ça ne sert à rien de faire les faux modestes, et ça me fait plaisir que l'on me dise que je suis intelligent, ou gentil, ou que l'on est fier ou que l'on m'aime un peu, beaucoup... Car c'est ce que je veux être. Mais je sais que la réalité est plus floue, je ne sais pas comment le dire, mais je me débats toujours pour être ce que je suis et j'ai peur de déçevoir. De blesser peut-être, même si je vois mal en quoi.


Le fait est que ces petites choses que je suis, ces petits reflets de moi dans un miroir éclaté, sont difficiles à assembler...



Dakruonto epi tumbon...

dimanche 2 novembre 2008

Résolu ou dissolu?

Voici trois bonnes résolutions... Voui, voui, voui... Mais attention, nouvelles résolutions, nouveau format. Que du négatif. Je ne vous dirai pas ce que j'ai résolu de faire. Je vous dirai ce que j'ai résolu de ne pas / plus faire.
Avec un F comme...

Fénéantiser... Flemmarder... Frimer... se (ren)Fermer... F...

Je ne serai plus fénéant (Si si, en vrai je suis fénéant, surtout l'hiver d'ailleurs. A contrôler)

Je ne frimerai pas (Je suis admis, je suis admis, je suis ad...)

Je ne serai plus fermé au monde environnant (juste un peu entrouvert, quoi. M'enfin, là, y en a qui ont remarqué que j'avais déjà commencé à appliquer cette résolution depuis peu. Je sais pas encore si ça me réussit.)

Ce que j'ai résolu est résumable en un F : je serai un peu plus faune que l'année dernière...

lundi 20 octobre 2008

Pépins...




L'homme regarde tourner la roue, fasciné...
Ses yeux suivent du doigt le cercle tracé,
Pourchassent l'un après l'autre les jours clés,
Les noeuds de pouvoir, qu'une déesse a serrés,
Les points de passages, qu'un mage a marqués.


Il se sent porté par un courant, porté en avant.
Ses fantômes sont ceux du passé, souvenirs émouvants.
Ses rêves l'entraînent loin dans l'avenir, loin dans le temps.
Mais quand aujourd'hui passe, à nouveau, il comprend
Que le seul intérêt pour l'homme se compte au présent.


La feuille tombe, repoussée par l'esprit...
Mauvais présage. L'homme regarde ses amis,
Et en silence, il fait tout son possible. Il prie.


Proserpine en son palais, reste sourde à sa voix.
L'hiver s'approche, ronge l'homme qui a peur du froid.
Tel le dieu, il tait sa colère; Telebinu endors toi...


Tom



Par honte du pillage intensif auquel je me soumets, je décide de révéler certaines de mes sources non officieuses (les officielles donc, même si c'est malgré elles)... les photos proviennent de ce site :

lundi 13 octobre 2008

To the goddess... to the mother

Un peu en panne de mots... la pleine lune joue à fond en ce moment, mais si mon inspiration joue sur d'autres tableaux, je pense avoir trouvé les paroles qui conviendraient ici...





Mother you are

always around

Let me tell you you're the only one.

Mother, when I see that look in your eyes

I know that you're my only child

And you make my world around

and round and round

and round and round

and round and round


Amio sumoni

Yofanati vorento

Amere coreni

Yoa simento canante

Rentiro men foni

Senti re da muntera

Ioshepa runo

Solite tiro re tira-o-o


Do you love your mother

Like I love mine?

Do you wanna hold her

All through the night?

The silence is my soul

Love just agree

Rest...


Do you love your mother

Like I love mine?

Do you wanna be

A one and only child

Desires of your soul

Love just agree

Rest...I rest my head on her chest

Head on her chest

Head on her chest

Do you love your mother

Like I love mine?


Amio sumoni

Yofanati vorento

Amere coreni

Yoa simento canante

Rentiro men foni

Senti re da muntera

Ioshepa runo

Solite tiro re tira-o-o


Era


Prière, hymne, simple poème... tout à la fois. Pour les refrains en langue imaginaire, inventez votre traduction. J'ai déjà fort à faire avec les langues étrangères et les langues mortes!

jeudi 9 octobre 2008

Thébaïde


Quand notre dernier rêve est à jamais parti,

Il est une heure dure à traverser ; c'est l'heure

Où ceux pour qui la vie est mauvaise ont senti

Qu'il faut bien qu'à son tour chaque illusion meure.



Ils se disent alors que la part la meilleure

Est celle de l'ascète au cœur anéanti,

Ils cherchent au désert la paix intérieure,

Mais cette fois encor l'espérance a menti.



J'ai voulu vivre ainsi sans amour et sans haine,

Et j'ai fermé mon âme au désir, qui n'amène

Que le regret, souvent le remords, après lui.



Mais je ne trouve, au lieu de la béatitude,

Au lieu du ciel rêvé dans l'âpre solitude,

Que la morne impuissance et l'incurable ennui.



Louis Ménard

Rêveries d'un païen mystique.

mercredi 8 octobre 2008

The bibliotheque attitude...


Petit hommage à ma bibliothécaire préférée (après toi, Mélanie, bien sûr!)...
Un p'tit bout de bonne femme, des carreaux comme des fonds de bouteille sur les yeux, la voix toute douce on dirait un chat qui marche sur du coton... Toujours elle me dit bonjour... Faut dire qu'on est entré ensemble dans cette bibliothèque. Moi, comme lecteur, elle comme bibliothécaire... J'ai été son premier inscrit. Un grand moment d'émotion. Son premier prêt aussi. Et quand elle m'a expliqué comment se servir de la photocopieuse! Je savais sur quel bouton appuyer mais bon, je voulais pas lui faire de peine. Fallait qu'elle s'entraîne.

Non, je charie, mais vraiment, j'l'aime bien cette anonyme... Ca m'réjouit, quand j'arrive, de la voir au bureau, occupée à s'emmerder comme pas possible, le regard dans le vide. On dirait que la moquette pourrait prendre feu sans que ça la perturbe outre-mesure. Moi, après la cohue du métro, ça me fait chaud au coeur.

Et personne ne jugerait que ce petit bout de bonne femme, toute menue, toute tranquille, est une vraie rebelle. Parce que v'la-t-y pas qu'moi, avec mon sens des limites temporelles et mon habitude fondamentale à ne jamais lire les règlements, surtout quand y a plein d'autres choses intéressantes à lire autour, j'avais pas emprunté le bouquin qui m'intéressait. L'autre, la deuxième bibliothécaire, en poste depuis longtemps sans doute, un physique qui justifie son aigreure, toujours en panne de mouchoir mais jamais de morve (remarquez, moquette ou pas moquette, on l'entend arriver!), qui "n'est vraiment pas contente, alors là" si une bouteille d'eau traîne sur une table (qu'elle touche pas la mienne avec ses doigts celle-là, parce que je lui pète un bras...), bref, Mimi Cracra pour l'appeler gentilment, balade sa fraise le long des tables en annonçant l'air ravi que la bibliothèque ferme. Nous sommes 17h de l'après-midi, ils ont le temps d'arriver chez eux pour Question pour un Champion...
Bref, là n'est pas la question, je me sors la tête du cul, je range mes affaires et décolle ledit postérieur de ma chaise. Direction le bureau, bien décidé à emprunter le bouquin pour potasser sagement "the Pagan Monotheism in Late Antiquity" durant la journée suivante. Mimi l'Harsouille me postillonne qu'on fait plus d'emprunt à 17h.
L'aurait été bien à la Poste, elle.
Je dis : "pardon, je ne savais pas..."
Me montre un petit bout de papier épinglé sur un exemplaire du règlement où est écrit en tout petit qu'on arrête les emprunts à 17h. C'est beau la précision, le minutage, quoi... Et elle me parlait mal cette ogresse! J'commençais juste à lui pardonner de renifler tout le temps... Je lui répond, en substance, que je ne l'ai pas lu son papier, tout petit qu'il est, et j'aurais pensé que si je demandais gentilment, on me ferais l'hommage de la même courtoisie. Grosse truie.
Mais c'était ma bibliothécaire qui se trouvait en possession de la chaise et de l'ordi à ce moment-là. Héhé. Dans une guerre faut savoir occuper des positions stratégiques.
Elle sourit et me dit "mais si mais si, j'vais le faire!".
La Bête : "Mme [censuré] a dit qu'on devait plus accepter de prêt après 17h!"
Moi : "Ah bah, j'veux pas vous causer d'ennui, hein..."
Bouille de chat, tout sourire : "Mais non, mais non, allez-y."
Duel de regards. Carabosse fait la gueule.

Une fois le bouquin emprunté, je fais un grand sourire à la compagnie et je me casse. Normal. Mais je me suis promis de rendre hommage à une rebelle de la bibliothèque. En poste depuis seulement un mois, elle fait la nique à la réglementation et surtout à Mimi le Troll!

Donc voilà , dédicace spéciale.

Et sinon, aujourd'hui, j'ai enfin trouvée une machine à café dans l'Institut! Wouais!

C'est beau la Recherche...

lundi 6 octobre 2008

Quand Tom s'emmerde et qu'il abuse de la cam...

... ça donne une remake de Blair Witch...


Tremble mortel, ce mal est contagieux...

vendredi 3 octobre 2008

Quelques morceaux de quotidien...

Le quotidien de tout un chacun se compose de plusieurs cartes, telle une main dans le grand jeu de la vie. On a toujours des cartes, tant qu'on a pas perdu la partie. On en cache beaucoup, pour ne pas dévoiler tout son jeu. On en montre certaines, pour que les autres joueurs sachent aussi que vous êtes encore dans le coup. On en dépose quelques unes de temps en temps, pour qu'elles servent à quelque chose ou on les remet dans le tas, sous la pile, histoire de changer de main, de renouveller le dit quotidien. Puis on en tire de nouvelles, au sort, et on se les cale entre les doigts... Sans parler des joker ou de celles qu'on glisse dans la manche, mais ça c'est une autre histoire.





Là, ce soir, vu que je suis tombé sur la carte "il est 22 h et je suis fatigué", ce qui me fait jouer la carte "je m'ennuie devant mon ordinateur, et je médite, sagement, sur les choses de la vie qui n'ont aucun intérêt", je vais vous montrer quelques-unes des autres cartes qui composent ce tour de ma vie.





Suivez la métaphore.







Carte à puces : je suis installé dans mon appart', j'y rentre tous les soirs. J'aime prendre une douche, quotidiennement, c'est une sorte de tic (pas de tique, de tic (et toc!)), ça me fait du bien, quoi... Mais j'ai pas de douche. Le combiné n'est pas bien raccordé au rés-eau et, quand on dit à-l'eau, y a rien qui vient. Un peu comme si la demande de dépannage effectuée à l'accueil (aussi charmant qu'un piège à souris, l'accueil) était tombé dans l'oreille d'un sourd. Sont pas connectés non plus à l'accueil.


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Carte réseau : oui, juste pour filer la métaphore et dire que le réseau internet de la résidence se déconnecte aussi quotidiennement...


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Carte à gratter : quotidiennement, je mets le nez dehors. Je hume l'air frais de la ville. Enfin, j'essaye d'attraper celui qui se promène au-dessus des odeurs diverses et variées qui hantent le secteur (pipi tout frais du matin devant le lycée proche de chez moi, momie avariée dans le métro, pot d'échappement à peu près partout, et une odeur salée-cuivrée que je n'ose identifier, parfois, au détour d'une rue...). Bref, la ville c'est beau mais c'est sale. Au moins ca me donne des points de repère, je peux presque circuler les yeux fermés maintenant. D'ailleurs, des fois, j'préfèrerais...


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Carte géographique : oui oui, celle du métro. Ca y est je suis parisien, là, je sais me repérer par rapport aux gueules de métro. A défaut de voir les arbres et les clochés d'églises. Et je kiffe grave le métro. Là les gens sont proches de vous, toujours à l'écoute, ils vous regardent sans vous juger... normal, ils vous regardent sans vous voir. Le métro c'est merveilleux, sensationnel, c'est comme... c'est comme... comme être un virus qui infecte un supositoire géant remontant les boyaux de la ville.

Vite, Tarzan, une feuille de bananier!



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Carte des desserts : ah bah oui, faut pas l'oublier celle-là, parce que la bouffe c'est quotidien. Et essentiel. Super important. Presque vital quoi, même si ca l'est moins que la boisson. Ma carte gastronomique est très calorique. Elle va prendre feu carrément si ça continue. Et moi avec. Non parce que j'ai une devise qui s'est imposée d'elle même, qu'on le veuille ou non, comme un pou sur la tête d'une chauve-souris (ben oui, ôtez une certaine chose au raisonnement, et ca devient facilement illogique). "Manger économique oui, manger équilibré non". Et pour être sûr que le nutella tasse bien le café avec les pâtes, je rime : "Manger économique oui, manger écologique non!" Vous comprenez rien? Normal, c'est ça le secret : le bourrage de crâne empêche de penser, le bourrage de panse empêche d'avoir faim. Et oui, je serais prof dans une vie future. Et non vous n'aurez pas la carte des vins.



Il y a plein d'autres cartes avec lesquelles jouer.



La carte bancaire par exemple...








Heureusement y a le joker, mais cette carte là je la garde en secret...
En attendant, vu que vous êtes sage, une image!

Les choses bizarres de la vie...


Les choses bizarres de la vie c'est des trucs qui font... ben qui font rien et on les laisse faire. Mais c'est juste bizarre et ce sont des petites choses qui interpellent l'observateur averti - ou non - qui se dit, en les voyant... "Ouais... no comment..."




Les choses bizarres de la vie c'est...




... c'est le jardinier qui arrose le gravier, dos aux fleurs...




... c'est l'odeur de momie décongelée qui hante le métro, sans que personne ne la voit...




... c'est le pigeon qui vole dans un magasin (sans jeu de mot, juste un symbole... )...




... c'est la paire de chaussures qui attend au tournant de la rue, en quête d'un peu de sérénité peut-être...


... c'est la rencontre imprévue, impromptue, impossible, mais vraie...


... c'est le hublot sur la porte de la salle de bains...


... c'est...

lundi 29 septembre 2008

Merci

Certains en ont une et voudraient s'en séparer
D'autres n'en ont pas et en rêveraient
Certains en ont une et aimeraient la changer
D'autres maintiennent qu'on peut s'en passer

Moi j'en ai une et c'est elle qui m'a fait,
C'est dans son sein que je me sens aimé.
Non, ce n'est pas tout à fait une fille,
Je parle ici de ma famille.

Merci

Même quand ils sont loin on les entend
Même quand ils ne sont pas bien ils sont présents
Même quand vous ne les connaissez pas bien
Ils sont prêts à vous découvrir et tisser des liens.

Ce ne sont pas les banquiers, ni les publicitaires,
Ce sont des gens qui ne peuvent que vous plaire,
Et qui au bout du compte, quoique ce mot signifie,
Vous apparaissent comme des amis.

Merci

lundi 22 septembre 2008

Erinnyes

Je sais que toute joie est une illusion,
Qu'il faut que tout se paye et que tout se compense,
Et je devrais bénir la dure providence
Qui m'impose l'épreuve ou l'expiation.

Les stériles regrets, la menteuse espérance
N'atteignent pas la pure et calme région
Où le sage s'endort, libre de passion,
Dans la sereine paix de son intelligence,

Je le sais, mais je garde au cœur le souvenir
D'un rêve éblouissant, qui ne peut revenir
Ni dans ce monde-ci, ni dans l'autre : personne,

Ange, démon ou Dieu, n'y peut rien ; j'ai perdu
Un bonheur bien plus grand que ce que le ciel donne,
Et ce bonheur jamais ne me sera rendu.
Louis Ménard
Rêveries d'un païen mystique


Gustave Courbet, L'homme blessé