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jeudi 10 décembre 2009

Balle qui roule me fout les boules...

J'ai une diabolique horreur des ballons. Vous l'ai-je jamais dis? Bon, c'est pas facile à avouer, hein, surtout quand toute la terre a tendance à tourner autour de ces petites choses globulaires. Mais le temps est venu de faire mon coming out (non pas celui où tu avoues que tu aimes les boules, celui où je confesse que je hais les balles - dans le dico, mon dico, ça s'appelle avoir les boules, ou la playballsphoby).

Il y a des enfants qui ont la phobie des ballons de baudruche, parce que ça éclate. J'leur accorde que la texture est pas non plus terrible, on a l'impression de tripoter des couilles d'éléphanteau nouveau-né, et quand ils s'envolent accrochés à un fil, ça doit leur rappeler la dure et récente époque de la chasse à l'ovule (un cauchemar quand on y repense...). Sur ce site et surtout sur celui-là, je vois même que certains, les "looners", en ont fait un fantasme ("oh, oui, vas-y bébé, éclate-moi le ballon!").

Batball

Mais j'vous arrête. Suis pas dans le métier. Pour moi, je parle des vrais ballons, les plus féroces, ceux qu'ont pas une tête de spermatozoïde mais ceux qui sont ronds, les plus sphériques, genre globe du pouvoir, objet diabolique! J'en vois défiler des centaines comme ça, parce que j'ai la chance (sadique) de crécher dans une tour qui surplombe un terrain de foot. J'les vois bien les mecs, courir soir après soir derrière leur satané ballon rond, et au bout d'un an et demi, il se sont toujours pas mis d'accord à son sujet. C'est que le globe de pouvoir déclenche bien des envies. Ils se le passent à tour de rôle, dans un mime de démocratie, mais au fond, ils le veulent tous, ils le pourchassent. Vu sous cet angle, j'aurais presque de la peine pour ces pauvres ballons. Si j'pouvais, j'fonderais une association qui se chargerait d'enlever tous les ballons et de les emmener loin du monde des hommes. Mais j'hésite pour l'avenir : est-ce qu'on leur offre une île rien qu'à eux pour reproduire l'espèce en toute sécurité, ou est-ce qu'on ouvre un charnier et qu'on les dégonfle tous un par un à coup d'râteau infecté au tétanos avant de les jeter dedans? histoire d'être sûr que justement, ils ne se reproduisent pas (on devrait penser à ça pour d'autres boules aussi, mais c'est hors sujet). Le problème de l'île, c'est que j'aurais peur de recréer Jurassic Park et de voir un jour débarquer un Addidas Rex dans Los Angeles. Mais le coup de l'extermination, c'est pas non plus très bon d'un point de vue médiatique et ça demande beaucoup de moyens (faut s'payer des râteaux et ça les hommes ils aiment pô).

En attendant, moi, faut que j'me les coltine les ballons ronds. Saloperies de ballons ronds. J'ai l'impression qu'ils ont des yeux et qu'ils me regardent, même de loin quand des gosses jouent avec dans la rue, dans l'espoir sans doute que ça leur ouvre les secrets de l'univers. C'est pervers un ballon rond. Toutes les races de ballons : les ballons de foot typiques, genre carrelage de cuisine, sont de vrais enfoirés ; les ballons de basket, j'respecte, parce que j'en ai eu un... ah oui, sauf que depuis la fois où il a voulu faire joujou avec mes sphères à moi, je ne veux plus lui parler. Et les ballons de volley? T'as beau les envoyer de l'autre côté du filet, au prix d'incroyables contorsions des bras qui te font bouger comme Guignol qui applaudit, ce connard synthétique te revient toujours en visant la tête! Y a qu'au rugby, j'dirais qu'ils ont été intelligents (oui, je sais en vrai le mec avait pris son ptit déj' au ptit ricard, dans un verre... ballon, ahah!) : le ballon a la même vie, mais il n'est pas rond. Paraît que c'est rapport à l'a-é-ro-dynamisme... Moi j'ai ma petite idée : c'est le seul qui rentre vraiment.

Un homme qui en a une paire, une vraie.

Revenons à notre globe-trottinage. Les ballons, quoi qu'on en dise, sont des petits diables pervers en matières synthétiques qui aiment se faire fourrer, souffler et qui kiffent les passes. Mais surtout, ils sentent quand on les aime pas, et c'est là qu'est mon problème. C'est pire qu'un chat le ballon. Ca voit venir l'ennemi et ça charge par derrière, quand tu t'y attends pas, généralement à la tête ou entre les jambes. Je l'ai dit, ils me regardent quand je passe dans la rue. Ca s'la pète un ballon. Et surtout, ça rebondit! Ca va jamais où tu veux qu'ça aille. Ca roule ces conneries là. Ca sautille, ca... Aaaarghhh! Non pas ça! Quand j'en vois un qui me fonce dessus, tout bondissant-roulant-boulant, c'est tout un passif de tensions, d'agressions, d'humiliations qui me remonte du fin-fond de ma saleté de période trans-pubère. Tenez, l'autre jour, en rentrant chez moi, après être sorti me galérer dans le quartier pour retirer quelques sous survivants et les dépenser en énergie vitale pour me faire survivre moi-même, v'là-t-y pas que j'tombe sur un trio infernal de mioches trans-pubères qui occupait le passage genre triangle des Bermudes avec leur damnerie de ballon rond... Vous remarquerez, ils font toujours ça dans le passage, parce qu'ils sont de mèche avec le ballon et que le ballon veut tous nous attirer dans son monde de torture et d'abjection où les hommes se retrouvent avec une aiguille dans le bouchon et gonflés à coup d'hélium (j'vous aurais prévenus, ils sont venus pour nous détruire!!!!).

Bref, le ballon est là, orbe du diable qui fait boing-prprprprpr-boing en dessinant le parfait triangle des bouches de l'enfer. Je le reconnais, je l'ai déjà vu, coincé dans la haie merdique du rez-de-chaussé (où la gardienne a accroché depuis peu une de ces atroces guirlandes lumineuses évadées de Las Vegas qui clignotent toute la nuit comme si elles étaient dans leur période des amours et parce qu'elles emmerdent les ours blancs de la banquise - ça aussi je déteste, je les hais, je les maudits, foutues déco de beauf de noël!). Il est moche, blanc sale rayé caca d'oie. Mais c'est ce qui le rend si hargneux.

Donc, je rentre. Je vois les gosses, je vois le ballon... J'ai fait un remake de Dead like me, malgré moi : "Oh, chiotte!". Là, j'suis repéré. Juste comme j'approche, le ballon qui décrivait de parfaites lignes droites depuis le début se met à partir en pelote : il quitte le champ de force pubertaire et me fonce dessus à toute berzingue. Heureusement que ça crie pas, parce que j'me pisserais dessus. Que faire? Courir en arrière les bras au-dessus de la tête en hurlant "Mamaaaaaaan!" ou faire face? J'ai fait face (hey, j'suis mouillé mais j'suis pas ta poule!). J'ai ralenti sa course en freinant du pied. J'l'ai envoyé vers les gosses. Il est allé sous la voiture.

"Et merde."

Là, le plan B : sauve ta dignité. Ca j'sais faire. J'aurais pu m'arrêter et lui gueuler dessus à ce connard de ballon : "Fuck you ball! Suck mines! Gonfleur à piston!" Puis j'lui aurais craché et tenté de l'écraser. Mais j'ai déjà essayé, ça s'écrase par un ballon, ça roule. Donc, j'ai pris ma dignité par la peau des fesses et j'suis passé la tête haute à travers le triangle des Bermudes, pour dire j'suis qu'une moitié d'pédale alors faisez gaffe!

[Testicules de girafe atteinte des oreillons ou suppôts de Satan?]

En même temps, j'm'en fous, parce que dans l'histoire, c'est pas moi qui ait pris un coup de pied. C'est le ballon.

Parce que, poétiquement, un ballon, c'est con. Et tout ce qui tourne autour. Y compris ce post.

lundi 30 novembre 2009

Je voudrais dynamiter les murs de ma conscience et faire exploser l'essence de ma folie... douce folie, qui berce d'illusion mon quotidien assombri. Comme je rêve de donner corps à ces rêves, un corps de pierre et de bois, où me sentir chez moi : quatre murs, un tapis de Bergame, des piles de livres usés et des lampes claires dans une ambiance enfumée. Un atelier pour se construire soi-même et modeler les formes de ma métamorphose. Donner à mon image les couleurs de mes idées, être au-dehors ce que je suis au-dedans. Je rêve de sofas élimés au coin du feu, d'une troupe de poètes disparus à qui parler musique, sexe et spiritualité... je rêve d'un coin de foyer à moi où travailler, manger, dormir... où rentrer les soirs de cafard, prendre un hydromel dans le réfrigérateur et m'avachir dans un fauteuil en écoutant des musiques païennes, ne sentant plus le vent qui rugirait loin dehors... un chez-moi où rentrer pour une after à la taverne, l'esprit encore plein de bulles, pour nous étendre sur le sol et regarder le plafond en assumant pleinement nos vies.

Je veux des cartes anciennes sur les murs, des portraits dans des cadres, des instruments de musique, des livres à ne plus pouvoir les ranger, une armoire en bois pour ranger des vêtements qui me plaisent, un bureau croulant sous les papiers, un salon où le mot "moelleux" prend son sens, un parquet de bois, une cuisine où la place ne manquerait pas, un grand lit à moi, et surtout... partout des coussins, partout des livres, partout de la vie...

Mais je suis là, dans une cellule grise, sans vie, sans feu... je n'y rentre pas, je m'y enferme, j'y suis sans y exister, j'y travaille sans y réussir, je m'y perds sans m'y trouver. Je ne suis pas chez moi, je ne fais qu'errer, comme un fantôme, d'un bout de Paris à l'autre, entre toujours les mêmes arrets de métro, prisonnier d'une économie de guerre, enchaîné à la routine d'études qui n'aboutissent pas, contenant mes désirs et mes ambitions comme une femme retiendrait en elle l'enfant qui doit naître. J'ai mal et le temps n'y fais rien.

Je n'avance pas... j'attends...
et je déteste ça.

lundi 23 novembre 2009

Piouf

J'ai eu une vision. Nous serions entre les parenthèses du surréalisme, sur un tapis de Bergame, devant la cheminée. Un plateau porterait le thé non loin de nous. Une musique de tambour et de cordes païennes faisant vibrer nos petits coeurs, pendant qu'au dehors le vent s'enrage sur les feuilles roussies de l'automne. On referait le monde, on inventerait de nouveaux enchantements, en avançant nonchalamment les pièces d'un échiquier.

J'ai envie de magie, d'amour et de folie douce... pour entretenir une heureuse mélancolie...

Poésie viens à moi. Ma Muse. Ma Venus. Je suis ton Hermès. Prends moi par le bras, je te guiderai entre les étoiles!

vendredi 23 octobre 2009

Temps qui roule n'amasse pas mousse...


J'ai le vert tout enfoui, aux tréfonds des sous-sols de mon inconscient mis sous clé dans un coffre de fer. J'ai la nostalgie qui point le bout de son nez humide, le sentiment de perte qui s'écoule dans le goulot de ma mémoire instinctive, au fur et à mesure que les heures s'égrènent à la montre qui rythme mes journées sordides. Le froid qui endort tout paralyse les flammes de ma confiance, le souvenir des ères insouciantes d'un âge d'or que je n'ai jamais vraiment connu mais que je sens blotti aux racines de mon existence, tel un bulbe floral que la terre gelée retient -peut-être - pour l'éternité. Est-ce la trace de ce passé inconnu, inconscient, qui me rend si nostalgique? Comment regretter ce qui ne fut jamais, à moins que le désir qui mobilise ce monde soit une force telle qu'elle dépasse les temps et déploie ses ailes dans un futur qui n'est que celui de la nuit primordiale?
J'ai la rage d'avoir perdu ce que je n'ai jamais eu, j'ai une haine sourde contre la société qui m'entoure et les règles qui m'empêche de sortir de terre, un regret contenu qui explose en colère de vivre privé des membres qui faisaient la richesse de l'oubli... Je me sens Telebinu à l'approche de l'hiver, furieux contre les dieux, furieux contre les hommes, prêt à tout envoyer promener pour s'endormir et -peut-être - ne jamais se réveiller. Cela passera, quand la déesse repassera, celle qui m'ouvre ses bras en m'ouvrant au monde, comme plus neuf à chaque fois. Mais voilà, j'ai bien choisi ce pseudo, la peur et l'angoisse, qui engendrent cette colère boudeuse, se manifestent chaque fois, quand l'environnement m'écrase, quand le temps me presse et m'éloigne des instants de bonheur pour m'approcher plus encore de ceux du regret...

Endors-toi, Telebinu, endors-toi...

dimanche 18 octobre 2009

Pagansteam

Ou "Païen enfumé"...
... ou une esthétique, le steampunk, l'industriel métallique et vaporeux, fondu dans le végétal, la matrice naturelle, la passionnelle touche de terre et de sève qui fait du païen l'homme animal... c'est la Bête humaine au sens le plus complet, la machine reconquise par la nature, le règne du végétal et de l'animal qui prend l'humaine construction pour la dompter, l'enlacer, la reconquérir...

C'est un style, c'est celui qui me plaît. Je n'aime le steampunk que pour ça, cette reconquête de l'univers industriel dans l'alternative, et j'aime par dessus tout le style païen, à la fois retour aux sources historiques des cultures humaines et des origines naturelles, de la vie et de sa pulsation aquatique, sébique, sanguine, ou calorique. Le second prend l'alternative à bras le corps, je le vois s'emparer de l'industriel humain, qui a tant contribué à perdre le sens de la nature humaine ou universelle, et l'entrelac du lierre autour des rouages de fer me paraît faire l'alchimie qui transmute le froid de la mécanique scientiste et économiste en une renaissance de la loi physique et la chaleur de la vie telle que les dieux du monde nous l'impulsent...

Waou, j'me sens l'âme transmuée! Voici quelques images d'un cadeau que m'a offert Belle pour mon anniversaire et dans lequel elle a réalisé une mutation pagansteam : j'aime cette boîte, ma Pandore, mon lichnon, la boîte à mystères de mes sacrae.


samedi 17 octobre 2009

Les besoins



J'ai besoin de temps
, j'ai besoin de toi, j'ai besoin d'argent, j'ai besoin de savoir, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de foi, j'ai besoin de dormir, j'ai besoin d'y croire, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de changer, j'ai besoin de comprendre, j'ai besoin d'exister, j'ai besoin de toi, j'ai besoin d'amis, j'ai besoin de m'amuser, j'ai besoin de déconner, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de nature, j'ai besoin de rester éveiller, j'ai besoin de toi...

Being fool

...
Le sommeil est fils de la mort, on ne peut lutter
Mais au creux de mes tempes, je sens battre les ailes
Membres voluptueux de la liberté.
Je joue ce jeu, un peu dangereux, sans faire de zèle.
Le dieu négocie, je fais donc ce pari.
Repousser le sommeil, défier la mort, aimer la vie,
Mais participer à ce jeu ce n’est pas de la liberté,
C’est se contraindre à une partie jamais terminée.
Venus est joueuse, Hermès tricheur, Zeus trompeur.
Pauvre humain que veux-tu ? Duper l’âme supérieure ?
Ou seulement croire à ta propre divinité,
Être avec eux ce qu’avec l’homme tu n’es ?
...
Tom

mercredi 14 octobre 2009

October (the 2nd!) in Panama...

Y'CAIIIIIIIIIIIIIIIIIIILLE!!!!!!!!

mercredi 7 octobre 2009

Masturbation cérébrale, petites et grandes ambitions...

TD de géo... hein quoi, vous avez dit papier millimétré???

J'adore cette propension qu'ont les profs, depuis le début de cette année d'agreg, à nous parler comme si on passait les jeux olympiques à la fin de l'année. Je fais d'ailleurs partie d'un groupe de "coaching", ça s'invente pas, où on nous motive comme un général motive ses troupes, où on nous dresse de véritables plans d'attaque, avec "travail d'équipe", "exercice" - note à l'attention des ignards, exercitum en latin c'est un terme militaire - et où le jury apparaît avec des airs de jury olympique, tirant la tronche et levant ses pancartes numérotées pendant que la foule les hue parce que la nana qui faisait la roue a à peine frollé la ligne mais que merde, y a des quotas, on la vire quand même, la blondasse russe était plus bonne, et là j'm'enflamme dans une phrase de sept lignes pour arriver au point critique de la gestion du stress...

Parce que stress il y a. On le voit déjà. Dans un amphi bondé comme les arènes du Colisée un jour de tuerie, on voit flotter les chiffres qu'on a assénés pendant un mois de réunions et de premiers cours : les stat' sont là, les pourcentages de chance moins. Donc, y aura des larmes. Limite y aura du sang. Si je ne ressors pas de l'épreuve d'admissibilité couvert de cendre, j'aurai accompli l'exploit de ma vie. En tous cas ça va chialer, c'en est presque jouissif de voir tous ces petits minois qui tressautent d'excitation à chaque fois que les mots "concours" ou "agreg" sont prononcés, en pensant "toi, peut-être, au mois de juin tu pleures ta mère..."
C'est que, encore une fois, on nous met la pression sévère. Faut être "les meilleurs des meilleurs, chef!" En attendant on est tous des merdes, des vers de terre, et le crevard prétentieux qui interrompt le coach en se gaussant du riquiqui parce qu'il a suivi le cours de Monsieur Machin il y a deux ans figure pour moi en tête de liste des vers de terre mangeurs de merde à qui j'imposerais volontiers cinquante pompes tous les matins avant de lui faire réciter les vers de l'Enéide et la liste des pays qui finissent en -stan. Et on dit "CHEF, OUI CHEF!".


L'année de l'agreg c'est une année pourrie. Et vas-y que j't'enfonce le clou : "vous devrez faire le choix entre votre vie sociale et votre vie professionnelle parce que tout le reste c'est l'agreg". Texto, cash, en plein cours magistral. Ah ça pour être magistral, c'est magistral : en gros, foutez votre vie entre parenthèses et regrettez de pas avoir plus appris à l'école. Faut rattraper maintenant. Preuve en est que j'devrais me dégotter un manuel de géo du lycée pour réviser ma géo de la France, parce qu'en fait, j'connais rien à rien d'où se trouve le trou du cul de Marianne. Ah si, note pour ceux que ça intéresse (mais j'veux pas savoir pourquoi, c'est vous qui êtes sales): Trou est un village qui se trouve dans la Sarthe. J'l'ai vu et il porte bien son nom.
Fin de la parenthèse. C'est clair, au début de l'agreg, on est con. Je suis con. Et j'ai vingt semaines pour récupérer le bébé au vol. Vingt semaines. Quand on te dit ça le matin entre ton oreiller et le café de midi, ça te déclanche des oreillons entre les cuisses (sisi). Du coup tu te dis : soit que t'es trop con et qu'est-ce que j'fous là, entre tous ces péteux qu'ont l'air de déjà maîtriser l'économie du chemin de fer dans le Lancashire du mois de juin 1859 et peut-être même un peu de physique nucléaire - ce qui est faux, en vrai sont tous aussi cons que toi, voire plus, mais ils donnent le change en tapant sur des ordis - soit tu te dis, allez mon gars, prends tes couilles à ton cou, demain tu sauras tout sur les politiques d'aménagement de la Champagne-Ardennes - ce qui est aussi faux, parce qu'on devient pas Philippe Bouvard en une nuit, encore que des cons réussissent très bien en politique, mais c'est hélas pas ton but.

Bref, étant donné la situation faut pas s'affoler. Meuh, non y a pas de raison, t'as peu de chances de l'avoir, mais tu vas l'avoir. En vingt semaines, tu passes du stade de con lunaire à grande lumière de l'Histoire et de la Géographie. Facile. A condition de faire des pauses, de prendre l'air, de faire du sport (j'l'aime bien celle-là), de manger équilibré, de dormir neuf heures par nuit, de ne pas faire la fête... A ce propos, j'ai adoré la prof de géo qui ce matin nous donnait limite ses autorisations de sortie du samedi soir, à condition de "rentrer avant le dernier métro". Hé! j'ai préparé mon mémoire de master en picolant du vin italien, j'suis entraîné! C'est marrant d'entendre ça le lendemain du soir où je twittais sur Facebook (oui, j'suis pas chauvin alors soit pas geek) un truc à propos des temps de repos et de la vie équilibrée que je mène (pas) en vue des épreuves du concours. L'année de l'agreg, c'est l'année de l'humour. J'ai d'ailleurs noté "Faire du yoga avant les TD de géo" sur mon petit cahier A5 spiralé. Me rappelle délicatement une instit' de primaire...


Cela dit, j'ai beaucoup, mais alors beaucoup apprécié les deux heures de cours magistral ce midi. De la géo pourtant. Mais ça y est, j'me réconcilie avec la géo. Qui l'eut cru? Si ça continue je prépare une thèse sur la construction de l'idée d'Europe au XXIe siècle. Non, faut pas exagérer. Mais le cours portait sur la définition de l'Europe, et j'aime bien en général quand on montre que les concepts auxquels on a l'habitude de se référer pour penser le monde sont en fait des objets historiques, des constructions arbitraires et monocentrées, et qu'en fait, l'Europe, ce n'est rien, c'est plein de choses, et les Européens sont des connards vertébrés. J'aime bien aussi les profs qui parlent sans aucune note sous les yeux, qui ont une vitalité du propos, qu'on a envie de prendre dans ses bras tellement ils sont souples et pelucheux, que l'amphi Richelieu tout entiers devient une galaxie autour d'eux... J'crois que même le prof a apprécié ce moment, c'est quand même pas courant qu'un prof se fasse applaudir à la fin de son cours (ce qui n'est pas conventionnel, mais ça l'a mis tout choses). Moi j'suis content de m'être paralysé la fesse gauche sur ce banc. J'ai même pas pris de note, tout s'est comme encastré dans ma boîte crânienne.
Résultat, j'ai envie d'être ce type de prof. J'ai envie de remettre en question ces grandes cases de la pensée qui ne correspondent à rien, j'ai envie de faire bouillonner les cervelles et de faire des leçons qui sont comme des bonbons acidulés sur les synapses. Faites vos rêves, comme dit monsieur Croupier...

Du coup, au boulot! CHEF, OUI CHEF!!!



lundi 5 octobre 2009

Kick your life...


...

Y a des soirs comme ça...

... où on voudrait achever la journée à coup de tambourin et de cul de bouteille dans la tronche. Pour qu'elle fasse mieux le lendemain.
Mais on sait que demain ne sera qu'un jour comme celui-là.


Les trois P : Paris, Pollution, Pluie. Et le plus dramatique : métro-boulot-métro-dodo.

J'veux pas dormir. Mais je suis fatigué.
J'veux pas manger. Mais j'ai faim.
J'veux pas travailler. Mais j'en ai besoin.
J'veux réussir. Mais j'veux pas faillir.

PATRON, r'ssers moi d'l'hydromel, tu veux?

lundi 28 septembre 2009

Né dès potron-minet

Je suis né un 28 septembre à 1h du matin, alors qu'on changeait d'heure. Ca nous a un peu déstabilisés, mon ego et moi. D'ailleurs, je suis né à l'envers, ce qui a valu à ma pauvre mère de jouer l'Alésia.
D'emblée, donc, suis à contre-courant. Et ça s'assume. Me suis couché cette nuit à l'heure à laquelle je me suis éveillé à la lumière de ce monde. Me suis aussi réveillé dès potron-minet la tête à l'envers.
J'hésite encore à diagnostiquer... j'ai des courbatures, la migraine, la gorge qui racle comme un sabot sur des tessons de bouteille et le monde autour de moi est assez confus... gueule de bois ou grippe A? Me ferait singulièrement chier d'incuber la grippe Antivingtenaires le jour où j'm'enfile 23 ans d'âge cul sec! Meuh, c'est pas pire que ceux qui chopent la dragoncelle - il y a des maladies dont on ne parle pas, sinon on saurait pourquoi. Une pensée pour l'oncle Cuthbert.

Ah oui... j'ai commencé les cours. Suis toujours pas inscrit. A contre-courant, j'vous dis...

T'as un problème? Tu vois pas la cicatrice sur le front...



(Trop court ce post? On m'a dit par texto ce matin que j'pouvais emmerder qui j'voulais, alors j't'emmerde. Mais avec toute mon affection.)

(Ah oui? et puis si t'es vraiment pas content, culture-toi par-là : "potron-minet" est une expression magnifique qui signifie grosso peto "trou-du-cul de matou", parce que c'est le chat de nos gouttières qui montre le premier son derrière le matin, et c'est lui aussi qui te réveille si tu en as un qui te fait croire que tu l'as domestiqué - de chat, pas de trou du cul ; encore que... Pour ma part, je me suis bien levé "pochtron-minet" ce matin, mais n'en faites pas trop...)

Love you.

samedi 26 septembre 2009

Lierre en fiolie...

Bon, j'vous remets dans le contexte. C'est sans conteste le contexte le plus détestable de ma vie administrative à Paris. Oui, parce que j'fais dans l'administratif aussi, 'fin la paperasse, les signatures, les voyages entre postes et autres bureaux de fonctionnaires.

J'en déduis qu'il y a trois types de fonctionnaires.
Le premier est un type discret, qu'on remarque peu mais qu'on apprécie au regard du second type. Il s'agit de l'administrateur conscient de son travail, qui le fait, avec tout l'humour que sa condition requiert pour la supporter. Certains énergumènes de ce type me sont proches et sont du genre craquant quand on les voit au coeur de leur activité, pesant savamment 80% de déconnade à la pause café et 18% de planchage sérieux, si possible dans l'urgence. Restent 2%, oui je sais, qui sont à leur discrétion...
Le second type est de ceux qu'on a envie de passer par la fenêtre pour qu'ils aillent tamponner le pavé, celui de la rue Saint-Jacques en l'occurence. On peut voir pour exemple les membres du bureau des inscriptions, validations et transferts de l'Université de Paris IV-Sorbonne, dont on a l'impression, à les regarder, 1) qu'ils se demandent ce qu'ils foutent là, et 2) que la réponse évidente ne les fait pas marrer. Ceux-là se vengent volontiers sur le premier individu qui leur demande d'être bienveillant et obligeant. Cet individu appartient souvent à la dernière catégorie.
Il s'agit en vérité du futur fonctionnaire, celui qui sait qu'il aura un jour à trancher entre l'une et l'autre situations ci-dessus décrites ou décriées pour ne pas finir hors-catégorie. C'est mon cas...

Ben franchement, autant j'ai plaisir à me réveiller le matin avec un membre du premier type dans mon lit, autant j'en ai bavé de me frotter toute la semaine à l'insipidité du deuxième. Je suis donc comme qui dirait dans l'anxiété d'une inscription administrative imparfaite et galère. J'attends de voir s'il faudra étouffer la nana des transferts avec la photocopie de mon diplôme (ce qui ne manquera pas de lui donner des couleurs et un peu d'adrénaline, ça ne peut que lui faire du bien) ou bien lui dire combien elle m'a fait mal au coeur une fois que j'aurai la certitude que mon statut d'étudiant ( = futur fonctionnaire du premier type) n'est plus remis en jeu sur l'autel de la stupidité administrative.

Quel est donc le rapport entre ça et le titre? rien, ou presque, sinon que je suis tout content d'avoir pu (malgré la contagion de cette folie qui a bien failli me pourrir même mon week-end) passer un après-midi avec deux de mes plus belles femmes, à savoir la fonctionnaire du premier type sus-mentionnée et mon adorable future infirmière misanthrope de sister. J'en ai eu des craquages au slip, dont un magnifique pendentif du style steampunk bought in Edemonium : un caducée dont le serpent enserre une fiole de verre, dans laquelle j'ai pour l'instant choisi de coincer une feuille de lierre, ce qui ne surprendra aucun des salopards de païens qui me connaissent.

Photo à venir.

jeudi 10 septembre 2009

Galères d'études et déblogage...


Me suis retrouvé tout seul hier soir.

Ca faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé et, étrangement, je ne m'en plaignais pas. Mais d'un autre côté, ce fut bien aussi, même si j'ai mis un moment à trouver comment m'occuper.

Certains auront peut-être vu que je me suis remis à débloguer, et encore ce matin, et encore là, maintenant. La fièvre du H1N1 je l'emmerde, mais celle de la blogmania je l'accueille à bras ouverts. Elle me fait du bien. Ca défoule de débloguer. Ca désentortille les fils du cerveau, qui ont tendance à s'emmêler quand on réfléchit beaucoup mais qu'on n'écrit rien. C'est mon cas depuis quelques mois. Pourquoi?

Primo parce que les dieux m'ont comblé d'une vie sentimentale qui m'occupe beaucoup l'esprit, le coeur et le corps, ce qui est plutôt agréable, même si ça n'efface pas complètement tous les problèmes de ces trois éléments de l'être - je cite en vrac la dismorphophobie, la fatigue intellectuelle ou blaserie, les soucis pour certains membres de ma famille au sens large...

Secundo parce que les études me bouffent un temps et des efforts que je n'ai jamais fournis dans ce cadre. Oui, je sais, j'ai une image à respecter, l'intellectuel, le bon élève, bosseur et attentif. Que dalle, j'suis désolé d'insister, mais jusqu'à ce printemps dernier, j'ai plus eu une tendance générale à me laisser aller, à flâner, fournir un effort équilibré entre intérêt pour les choses étudiées et désintérêt au profit de mon autre "moi". Confus sans doute, mais bref, quoiqu'il en soit, je ne suis pas un bosseur aussi acharné que certains doivent le croire. Or, cette année, si je suis resté un flemmard patenté (avec décompte des points feigne, c'est dire!), j'ai quand même dû mettre les bouchées doubles. Les exigences d'une grande école, le besoin de prouver ma vraie valeur - d'abord à moi-même puis aux autres, ma future "corporation", je l'espère - , ont eu raison de mon flegme. Le premier à en pâtir fut mon engagement dans la vie païenne. Attention, je reste païen, mais le monde païen en lui-même m'a un peu déçu, voire beaucoup parfois, et je me replie sur moi-même pour nourrir ma propre réflexion. Or, mes études vont dans ce sens, elles m'aident à construire ma spiritualité.

Celle-ci se détache de plus en plus de concepts dépassés, comme la religion, la philosophie, la science ou l'art... En fait, c'est un vrai retour à quelque chose qui m'a toujours attiré, séduit, effrayé, motivé et qui conduit depuis tout petit ma façon de penser : la magie. Oui, je sais que ce mot paraît plus vide de sens que les concepts que je viens d'évoquer et pourtant, il l'est moins, car, plus je l'étudie et plus je me rends compte qu'il recouvre les sens de ces concepts en les intégrant, les mêlant, les annulant peu à peu pour en faire un ensemble qui est - et en même temps n'est pas - "religion", "philosophie", "science" et "art". Je devrais dire ma ou mon, car je ne veux nullement imposer une telle façon de voir, mais je suis de plus en plus convaincu de la validité de celle-ci.

Je reste un païen, de culture et non de religion, bien que polythéiste à tendance hellénique, inspiré tout particulièrement par la théologie orphique, le "phrygianisme" et les cultes phrygiens antiques, les valeurs de l'éthique grecque, etc. Mais comme la religion n'est pas pour moi un terme qui suffise à rendre compte de tout cet ensemble, que je ne peux vivre en cases séparées, je préfère parler de "culture" païenne, qui, comme le mot "magie" (mais mon idée est justement que la magie est une culture, qu'elle soit ensuite païenne, chrétienne ou autre) regroupe toutes les cases de la connaissance.

Je reste aussi divisé par nécessité : il y a le Telebinu qui réfléchit à sa propre spiritualité, qui développe sa vision de la magie et du monde, et il y a le Tom apprenti historien qui (même si l'histoire est une "fausse" science) s'attache à ne pas laisser le Telebinu influencer le travail "scientifique" de l'historien mais plutôt l'inverse. Si mes études réussissent, je saurai que ce pari est gagné. C'est aussi pour ça que je tente l'agrégation d'histoire cette année. Hormis le fait qu'elle va bientôt disparaître et que pourtant elle m'aiderait bien à devenir l'historien que j'aspire à être avec - ce souci est récent mais ne nous voilons pas la face pudibondiquement - un putain de bon salaire (oui, l'argent me coule des doigts en ce moment et je me nourris de pattes aux ketchup depuis deux ans, alors merde, de la tune!).

Septembre c'est un vrai chambard, mais jusque là gérable : à la fois je termine mon année de master, en préparant la soutenance de mon mémoire pour le 18, et je commence mon année d'agrég en suivant tous le bordel des inscriptions et en lisant à un rythme de trois bouquins en même temps. Les cours commenceront le 28 et je suis déjà prévenu que ma vie sociale et mon temps libre me passeront sous le nez. Parfois, je craquerais, j'aurais besoin de voir vos tronches. J'espère pouvoir être présent chaque fois que mes proches auront besoin de moi et j'y tiens!

En même temps, faut que je déblogue. Je commence, je sais que j'en aurais beaucoup besoin cette année, pour ne pas me perdre et pour poursuivre mes métamorphoses diverses et variées.

Si vous lisez un ou deux de mes blogs, merci. Vous m'apporterez beaucoup sans rien avoir à donner.

Alea jacta est, advienne que pourra, et que Maurice ne pousse pas le bouchon plus loin!

vendredi 4 septembre 2009

Compte-rendu de vadrouille :



Lieu : touuuuut là-haut là-haut! Là où les marmottes se grattent le bedon, où les chamoines se pèlent les sabots, là où coulent le lait et le miel - la terre promise à 1500 m.

Date : hors saison. Hors concours, même...

Météo : juste du foutage de gueule comme seuls les dieux peuvent en faire. On a dû se prendre le seul orage de la saison!


Nourriture : du pain, du saucisson, du fromage de montagne, de la 'tiflette de savoyard, et l'hydromel d'un breton des Alpes.

Beaux gosses : néant, l'âge moyen de la randonnée en hors saison se situe entre le viagra et la pierre tombale. Signalons deux branleurs torses nus qui se congratulent du biceps pour impressionner les touristes - comparé à l'âge moyen du dit touriste, y a de quoi se poser des questions...

L'exploit : avons créché à 1500 m. d'altitude!

L'événement : avons été dragonnés par un orage à cette même altitude! Ceux qui sont montés, sont redescendus...

Le plus : la nature! Se laver le matin dans un ruisseau... ça vaut tous les chocolats de la marmotte ça...


Le moins : ce dépit qui nous a pris aux entrailles à J+4.

Observations : de l'intense fricottage avec les forces de Dame Nature, ici représentée par la Déesse Blanche de ces montagnes, nous retirons un plaisir d'autant plus fort qu'il nous a coûté d'y mettre fin plus tôt que prévu... Pour finir sur un doux trémolo, Annecy m'est apparue comme un petit lot de pâtisseries à la mousse de fruits dans un panier de verdoyance végétale.

samedi 22 août 2009

Pag...

Arbre à faune, faune des arbres...
J'ai l'âme cornue, velue et bruyante
Des cris de panique et des chants d'amour
L'esprit véloce et bondissant, j'ai l'âme vagabonde
Mon corps prison m'enchaîne à ce monde,
Mais mon moi animal s'élance sur les rocs de montagnes
Lointaines... J'ai l'esprit tourmenté par la hargne
Qu'une vie humaine oblige à nourrir, de craintes et de désirs

Je veux, je réclame, j'implore à en perdre corps et âme
Toutes exigences qui se mêlent et se contraignent
Rageuse, mon existence prie les dieux pour un morceau d'eux
Mon amour me porte réconfort, mon ouvrage m'imprime l'effort
J'ai soif de vie mais ne peux prétendre,
Gagner sans me sacrifier et me vendre,
Aussi mes voeux se scellent-ils à l'encre noire
Pour ne pas oublier le prix de l'espoir.

vendredi 24 juillet 2009

Wwwaaarghh!!!

Le cri qui fait du bien.

Petite leçon... voilà, c'est très simple, c'est comme pour le crachat : vous prenez une bonne inspiration, vous faites gonfler vos poumons, comme si c'était de la baudruche, mais à l'envers, et vous ramenez le tout vers l'extérieur, comme ceci...

WWWWWwwwwwwwaaaaaAAAaaaaarrrrgggggghhhhhhh!!!!!

Voilà, c'est pas mal.

Oubliez pas de respirer de nouveau après ça...

jeudi 9 juillet 2009

Morphée

J'attend que le sommeil vienne
Que mes chimères m'entrainent
Oû s'arrête le temps...

J'ai vu trois éclipses de lune
Reflétées par des dunes
Sablées d'or et d'argent
Chacune caressée par le vent
Exigeait de Neptune
Qu'il leur fasse un enfant
Dans les bras de Morphée

Les limbes de mes nuits
Sont plus belles que vos jours
Je prefere a l'ennui
M'endormir pour toujours

Tous les chiens fous du Yemen
Les dragons les sirènes
Me respectent et me craignent
Je suis pensée universelle
L'archange immatériel
Seul dans ma citadelle
Dans les bras de Morphée

Les limbes de mes nuits
Sont plus belles que vos jours
Je prefere a l'ennui
M'endormir pour toujours

Vaincre la pesanteur du réel sur moi
M'enfoncer dans l'écume et ne plus manquer de toi
Vaincre la pesenteur du réel sur moi
Redécouvrir les routes sauvages...
Splendeur meurtrière d'une amazone voilée
Qui vient remplir mon âme d'une sève étoilée
Je me donne... m'abandonne

Il flotte dans l'atmosphère nappée de volupté
La chaleur des sens de toute l'humanité
Elle se donne... s'abandonne
Je me donne... m'abandonne
Dans les bras de Morphée

Les limbes de mes nuits
Sont plus belles que vos jours
Je prefere a l'ennui
M'endormir pour toujours

Vaincre la pesanteur du réel sur moi
M'enfoncer dans l'écume et ne plus manquer de toi
Vaincre la pesanteur du réel sur moi
Redécouvrir les routes sauvages, chemin de croix...

Morphée, FFF

mercredi 8 juillet 2009

Bricolage

L’ombre lumineuse d’une bougie faite oxymore éclaire le bureau du mage. Une fine musique s’égrène en poussière de fée au-dessus de l’établi. Le globe du monde repose près de la fenêtre.

Le mage travaille un nouveau sort, un charme de son cru. Ses membres tremblotent mais ne flanchent pas. La plume court, légère, grattant le parchemin avec la rage d’une licorne fouillant la vase. Ses yeux le brûlent, mais le mage ne quitte pas des yeux ces petits caractères, tissant les incants d’une litanie émotive. Son cœur se déverse sur la feuille, comme le plomb dans le creuset de l’alchimiste…

Il ne sait encore ce qu’il en sortira. Parviendra-t-il aux conclusions qui le hantent depuis tant de temps ? Parviendra-t-il à faire naître cette magie qui loge en ses entrailles ? Il ne sait encore. Son instinct seul le guide.

Seul. Le mage jette un coup d’œil au globe. Ne pas oublier le monde, surtout ne pas oublier…

dimanche 21 juin 2009

L'hôte divin

Viens, ami, entre et fais comme chez toi…
Cette demeure est humble, mais nous t’offrons son toit ;
Le chemin est rude, tu dois te reposer.
Baigne-toi dans une eau chaude, de la source sacrée,
Prends ces vêtements doux en lin tissé par une déesse,
Assieds-toi à notre table, nous boirons l’hydromel,
Mangerons des gâteaux de miel et parlerons avec allégresse,
De ce que tu as vu, entendu, connais et cherche avec zèle.

Nous sommes ici, dans ce lieu retiré, aux confins de l’humanité,
Nous vivons d’air pur et de savoir, dans la paix et l’insouciance.
Vois-tu le feu sacré dans la cheminée ? Hestia prend soin
De notre sécurité. Ecoute les voix chanter d’un ton cristallin
Ce sont les Muses qui évoquent nos images et nos souvenirs.
Apollon mène avec éclat leur chœur enchanté, sans nous nuire,
Car la maladie ici n’a pas de place. La Nuit est pour nous réconfort,
Manteau protecteur sous lequel Hécate porte ses feux et ses sorts,
Pour permettre à nos mystères de s’accomplir…

Veux-tu entrer plus avant dans nos rites sacrés ?
Il est aisé de les ignorer. Il l’est moins de les fuir,
Quand on y a déjà mis les pieds…
Mais comme le vin te donne oubli et langoureux soupirs
Ils t’ouvriront les portes de l’éternel bon plaisir.

Ecoute la flûte de Pan et suis Hermès au fond de ton esprit,
Rejoins la danse des Grâces et goûte aux délices d’Astarté,
Laisse Bacchos te détourner de tes peurs et donner vie,
Reçois de Zeus Sauveur la santé, l’amour et la prospérité,
Et dans les bras de la Mère, le secret de l’immortalité…

Tom, Litha 2009

lundi 25 mai 2009

Caldo!!!


Le Zéphyr nous aurait-il apporté la pluie et le beau-temps ? Crénondidiou, il fait beau, il fait chaud…
Marcel et mini-jupe sont de sortie, c’est la grande parade des jeunes et jolis. Les yeux se délectent de la lumière répandue sur les corps en cours de bronzage, étalant leurs teintes chatoyantes du rouge crevette au bœuf saignant barbecue…
les papilles s’activent aussi, mais chez moi elles cherchent le frais au lieu de l’épicé pour une fois : tomates juteuses et thé glacé à mon secours !!!
Les oreilles recherchent le crépitement des percutions, le grésillement brûlant des cordes à l’unisson.
Le nez veut fuir les effluves nauséabondes qui remontent en tornade depuis que les fleurs du premier printemps se sont laissées dépasser.
La peau demande à cris la caresse du soleil, mais rentre toujours penaude effacer la pluie orageuse et la sueur passionnée dans des ablutions parfumées.

Vais-je pouvoir profiter de cet été qui m’assaille, le prendre à revers pour le maîtriser, le posséder et lui faire hurler sa puissance de monstre aux crocs de fer chauffé ? Je n’ai pas le temps de me trouver la tenue de combat, ni la coupe du guerrier. Je cherche encore le temps de prendre un métier, qui lui me privera encore d’été pour préparer inlassablement l’hiver… Le temps a comme des valeurs inversées pour moi. Il n’est jamais suffisant, toujours inquiet… Jamais le temps au présent, jamais le futur accordé.

Il suffit ! Basta ! Las de se plaindre à cors et à cris. Pour prendre l’été comme on mord un gros fruit, il me faut refouler quelques craintes glacées et chausser les bottes ailées vers l’Hespéride aux pommes d’or. Croyons, l’été sera miens !!!


Mais là, j’retourne travailler… avec un café glacé… Profitez bien, vous... j'vous souhaite de découvrir la puissance de cet été, que je pressens passionné.

vendredi 22 mai 2009

Hypnos ludans












εὐχήν