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vendredi 23 octobre 2009

Temps qui roule n'amasse pas mousse...


J'ai le vert tout enfoui, aux tréfonds des sous-sols de mon inconscient mis sous clé dans un coffre de fer. J'ai la nostalgie qui point le bout de son nez humide, le sentiment de perte qui s'écoule dans le goulot de ma mémoire instinctive, au fur et à mesure que les heures s'égrènent à la montre qui rythme mes journées sordides. Le froid qui endort tout paralyse les flammes de ma confiance, le souvenir des ères insouciantes d'un âge d'or que je n'ai jamais vraiment connu mais que je sens blotti aux racines de mon existence, tel un bulbe floral que la terre gelée retient -peut-être - pour l'éternité. Est-ce la trace de ce passé inconnu, inconscient, qui me rend si nostalgique? Comment regretter ce qui ne fut jamais, à moins que le désir qui mobilise ce monde soit une force telle qu'elle dépasse les temps et déploie ses ailes dans un futur qui n'est que celui de la nuit primordiale?
J'ai la rage d'avoir perdu ce que je n'ai jamais eu, j'ai une haine sourde contre la société qui m'entoure et les règles qui m'empêche de sortir de terre, un regret contenu qui explose en colère de vivre privé des membres qui faisaient la richesse de l'oubli... Je me sens Telebinu à l'approche de l'hiver, furieux contre les dieux, furieux contre les hommes, prêt à tout envoyer promener pour s'endormir et -peut-être - ne jamais se réveiller. Cela passera, quand la déesse repassera, celle qui m'ouvre ses bras en m'ouvrant au monde, comme plus neuf à chaque fois. Mais voilà, j'ai bien choisi ce pseudo, la peur et l'angoisse, qui engendrent cette colère boudeuse, se manifestent chaque fois, quand l'environnement m'écrase, quand le temps me presse et m'éloigne des instants de bonheur pour m'approcher plus encore de ceux du regret...

Endors-toi, Telebinu, endors-toi...

dimanche 18 octobre 2009

Pagansteam

Ou "Païen enfumé"...
... ou une esthétique, le steampunk, l'industriel métallique et vaporeux, fondu dans le végétal, la matrice naturelle, la passionnelle touche de terre et de sève qui fait du païen l'homme animal... c'est la Bête humaine au sens le plus complet, la machine reconquise par la nature, le règne du végétal et de l'animal qui prend l'humaine construction pour la dompter, l'enlacer, la reconquérir...

C'est un style, c'est celui qui me plaît. Je n'aime le steampunk que pour ça, cette reconquête de l'univers industriel dans l'alternative, et j'aime par dessus tout le style païen, à la fois retour aux sources historiques des cultures humaines et des origines naturelles, de la vie et de sa pulsation aquatique, sébique, sanguine, ou calorique. Le second prend l'alternative à bras le corps, je le vois s'emparer de l'industriel humain, qui a tant contribué à perdre le sens de la nature humaine ou universelle, et l'entrelac du lierre autour des rouages de fer me paraît faire l'alchimie qui transmute le froid de la mécanique scientiste et économiste en une renaissance de la loi physique et la chaleur de la vie telle que les dieux du monde nous l'impulsent...

Waou, j'me sens l'âme transmuée! Voici quelques images d'un cadeau que m'a offert Belle pour mon anniversaire et dans lequel elle a réalisé une mutation pagansteam : j'aime cette boîte, ma Pandore, mon lichnon, la boîte à mystères de mes sacrae.


samedi 17 octobre 2009

Les besoins



J'ai besoin de temps
, j'ai besoin de toi, j'ai besoin d'argent, j'ai besoin de savoir, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de foi, j'ai besoin de dormir, j'ai besoin d'y croire, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de changer, j'ai besoin de comprendre, j'ai besoin d'exister, j'ai besoin de toi, j'ai besoin d'amis, j'ai besoin de m'amuser, j'ai besoin de déconner, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de nature, j'ai besoin de rester éveiller, j'ai besoin de toi...

Being fool

...
Le sommeil est fils de la mort, on ne peut lutter
Mais au creux de mes tempes, je sens battre les ailes
Membres voluptueux de la liberté.
Je joue ce jeu, un peu dangereux, sans faire de zèle.
Le dieu négocie, je fais donc ce pari.
Repousser le sommeil, défier la mort, aimer la vie,
Mais participer à ce jeu ce n’est pas de la liberté,
C’est se contraindre à une partie jamais terminée.
Venus est joueuse, Hermès tricheur, Zeus trompeur.
Pauvre humain que veux-tu ? Duper l’âme supérieure ?
Ou seulement croire à ta propre divinité,
Être avec eux ce qu’avec l’homme tu n’es ?
...
Tom

mercredi 14 octobre 2009

October (the 2nd!) in Panama...

Y'CAIIIIIIIIIIIIIIIIIIILLE!!!!!!!!

mercredi 7 octobre 2009

Masturbation cérébrale, petites et grandes ambitions...

TD de géo... hein quoi, vous avez dit papier millimétré???

J'adore cette propension qu'ont les profs, depuis le début de cette année d'agreg, à nous parler comme si on passait les jeux olympiques à la fin de l'année. Je fais d'ailleurs partie d'un groupe de "coaching", ça s'invente pas, où on nous motive comme un général motive ses troupes, où on nous dresse de véritables plans d'attaque, avec "travail d'équipe", "exercice" - note à l'attention des ignards, exercitum en latin c'est un terme militaire - et où le jury apparaît avec des airs de jury olympique, tirant la tronche et levant ses pancartes numérotées pendant que la foule les hue parce que la nana qui faisait la roue a à peine frollé la ligne mais que merde, y a des quotas, on la vire quand même, la blondasse russe était plus bonne, et là j'm'enflamme dans une phrase de sept lignes pour arriver au point critique de la gestion du stress...

Parce que stress il y a. On le voit déjà. Dans un amphi bondé comme les arènes du Colisée un jour de tuerie, on voit flotter les chiffres qu'on a assénés pendant un mois de réunions et de premiers cours : les stat' sont là, les pourcentages de chance moins. Donc, y aura des larmes. Limite y aura du sang. Si je ne ressors pas de l'épreuve d'admissibilité couvert de cendre, j'aurai accompli l'exploit de ma vie. En tous cas ça va chialer, c'en est presque jouissif de voir tous ces petits minois qui tressautent d'excitation à chaque fois que les mots "concours" ou "agreg" sont prononcés, en pensant "toi, peut-être, au mois de juin tu pleures ta mère..."
C'est que, encore une fois, on nous met la pression sévère. Faut être "les meilleurs des meilleurs, chef!" En attendant on est tous des merdes, des vers de terre, et le crevard prétentieux qui interrompt le coach en se gaussant du riquiqui parce qu'il a suivi le cours de Monsieur Machin il y a deux ans figure pour moi en tête de liste des vers de terre mangeurs de merde à qui j'imposerais volontiers cinquante pompes tous les matins avant de lui faire réciter les vers de l'Enéide et la liste des pays qui finissent en -stan. Et on dit "CHEF, OUI CHEF!".


L'année de l'agreg c'est une année pourrie. Et vas-y que j't'enfonce le clou : "vous devrez faire le choix entre votre vie sociale et votre vie professionnelle parce que tout le reste c'est l'agreg". Texto, cash, en plein cours magistral. Ah ça pour être magistral, c'est magistral : en gros, foutez votre vie entre parenthèses et regrettez de pas avoir plus appris à l'école. Faut rattraper maintenant. Preuve en est que j'devrais me dégotter un manuel de géo du lycée pour réviser ma géo de la France, parce qu'en fait, j'connais rien à rien d'où se trouve le trou du cul de Marianne. Ah si, note pour ceux que ça intéresse (mais j'veux pas savoir pourquoi, c'est vous qui êtes sales): Trou est un village qui se trouve dans la Sarthe. J'l'ai vu et il porte bien son nom.
Fin de la parenthèse. C'est clair, au début de l'agreg, on est con. Je suis con. Et j'ai vingt semaines pour récupérer le bébé au vol. Vingt semaines. Quand on te dit ça le matin entre ton oreiller et le café de midi, ça te déclanche des oreillons entre les cuisses (sisi). Du coup tu te dis : soit que t'es trop con et qu'est-ce que j'fous là, entre tous ces péteux qu'ont l'air de déjà maîtriser l'économie du chemin de fer dans le Lancashire du mois de juin 1859 et peut-être même un peu de physique nucléaire - ce qui est faux, en vrai sont tous aussi cons que toi, voire plus, mais ils donnent le change en tapant sur des ordis - soit tu te dis, allez mon gars, prends tes couilles à ton cou, demain tu sauras tout sur les politiques d'aménagement de la Champagne-Ardennes - ce qui est aussi faux, parce qu'on devient pas Philippe Bouvard en une nuit, encore que des cons réussissent très bien en politique, mais c'est hélas pas ton but.

Bref, étant donné la situation faut pas s'affoler. Meuh, non y a pas de raison, t'as peu de chances de l'avoir, mais tu vas l'avoir. En vingt semaines, tu passes du stade de con lunaire à grande lumière de l'Histoire et de la Géographie. Facile. A condition de faire des pauses, de prendre l'air, de faire du sport (j'l'aime bien celle-là), de manger équilibré, de dormir neuf heures par nuit, de ne pas faire la fête... A ce propos, j'ai adoré la prof de géo qui ce matin nous donnait limite ses autorisations de sortie du samedi soir, à condition de "rentrer avant le dernier métro". Hé! j'ai préparé mon mémoire de master en picolant du vin italien, j'suis entraîné! C'est marrant d'entendre ça le lendemain du soir où je twittais sur Facebook (oui, j'suis pas chauvin alors soit pas geek) un truc à propos des temps de repos et de la vie équilibrée que je mène (pas) en vue des épreuves du concours. L'année de l'agreg, c'est l'année de l'humour. J'ai d'ailleurs noté "Faire du yoga avant les TD de géo" sur mon petit cahier A5 spiralé. Me rappelle délicatement une instit' de primaire...


Cela dit, j'ai beaucoup, mais alors beaucoup apprécié les deux heures de cours magistral ce midi. De la géo pourtant. Mais ça y est, j'me réconcilie avec la géo. Qui l'eut cru? Si ça continue je prépare une thèse sur la construction de l'idée d'Europe au XXIe siècle. Non, faut pas exagérer. Mais le cours portait sur la définition de l'Europe, et j'aime bien en général quand on montre que les concepts auxquels on a l'habitude de se référer pour penser le monde sont en fait des objets historiques, des constructions arbitraires et monocentrées, et qu'en fait, l'Europe, ce n'est rien, c'est plein de choses, et les Européens sont des connards vertébrés. J'aime bien aussi les profs qui parlent sans aucune note sous les yeux, qui ont une vitalité du propos, qu'on a envie de prendre dans ses bras tellement ils sont souples et pelucheux, que l'amphi Richelieu tout entiers devient une galaxie autour d'eux... J'crois que même le prof a apprécié ce moment, c'est quand même pas courant qu'un prof se fasse applaudir à la fin de son cours (ce qui n'est pas conventionnel, mais ça l'a mis tout choses). Moi j'suis content de m'être paralysé la fesse gauche sur ce banc. J'ai même pas pris de note, tout s'est comme encastré dans ma boîte crânienne.
Résultat, j'ai envie d'être ce type de prof. J'ai envie de remettre en question ces grandes cases de la pensée qui ne correspondent à rien, j'ai envie de faire bouillonner les cervelles et de faire des leçons qui sont comme des bonbons acidulés sur les synapses. Faites vos rêves, comme dit monsieur Croupier...

Du coup, au boulot! CHEF, OUI CHEF!!!



lundi 5 octobre 2009

Kick your life...


...

Y a des soirs comme ça...

... où on voudrait achever la journée à coup de tambourin et de cul de bouteille dans la tronche. Pour qu'elle fasse mieux le lendemain.
Mais on sait que demain ne sera qu'un jour comme celui-là.


Les trois P : Paris, Pollution, Pluie. Et le plus dramatique : métro-boulot-métro-dodo.

J'veux pas dormir. Mais je suis fatigué.
J'veux pas manger. Mais j'ai faim.
J'veux pas travailler. Mais j'en ai besoin.
J'veux réussir. Mais j'veux pas faillir.

PATRON, r'ssers moi d'l'hydromel, tu veux?