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dimanche 7 décembre 2008

C'est offciel...


... je hais le dimanche soir!



D'abord, je suis jamais aussi crevé qu'un dimanche soir. J'ai beau avoir dormi de trois heures du matin à onze heures, je ne suis pas aussi reposé qu'on pourrait le croire. Ai passé la journée le cul sur une chaise au point d'en avoir la marque du quadrillage imprimé sur le postérieur, à regarder défiler des fragments de texte grec sur écran...


Mais ca encore ca passe, ce qui passe pas, c'est le blues du dimanche soir.


Cà c'est redoutable.


Ca commence par le coup de stress consécutif à une journée de travail qui semble inutile, puis les ravioli dégueulasses, vers les 19h30, ouvrent les hostilités.


Ca suit avec le présentateur télé qu'on se force à regarder présenter, en parlant du nez, les émeutes en Grèce, après avoir expliqué qu'il fallait pas faire de hors piste en montagne, c'est dangereux, faites-pas-les-cons-putain!


On se venge de la vie en chantant 'Little Wing', de Jimi Hendrix - sur une reprise des Corrs, siouplait. Ca c'est de la vengence qui se mange froid, elle va pas s'en relever la vie. Mes voisins non plus.


Pis, à bout de souffle et n'y tenant plus, confiant à Nightwish le soin de me réveiller les neurones, je reprends la suite du programme... l'écriture. Mais c'est là que raconter sa vie peut avoir l'intérêt d'expliquer la logique des choses. Parce que je crois que j'ai trouvé l'inspiration grâce à un dimanche merdique...



***


Un petit extrait du genre, parce que j'vous aime bien. Si ca parait cynique, sachez que c'est sans rapport avec les explications du dessus (et j'croise les doigts)...



"Ce matin-là, l'hiver avait posé ses quartiers. La ville de Chartres se retrouvait encroûtée sous cinq centimètres de glace, de la pointe du clocher de Notre-Dame jusqu'au canard marchant sur l'Eure, la démarche bancale, comme un jouet dont on a tiré la ficelle et qui fait claque-claque en vibrant. Cinq centimètres, c'est pas beaucoup, mais juste assez pour que des bandes de lycéens en slim se tapent la descente de la rue Saint-Pierre sur les poches arrières.


Avec l'hiver vient la traditionnelle explosion de noeuds rouges à clochettes et de guirlandes scintillantes qui lui donnent le charme d'un conte de fées. Une fois que l'on arrive à gérer son équilibre physique sur deux jambes, voire trois, on peut apprécier la débauche de luminescences, de couleurs éclatantes, de petits rondouillards à pygama rouge et pompons blancs qui escaladent les fenêtres dans une éternelle position de cambrioleur fou. Il y a des rennes qui stationnent sans permis, des petits angelots poupons qui prennent une pause étriquée au sommet d'arbres savamment enrubannés de cochonneries diverses mais joyeuses, comme des brosses à chiotte qu'on aurait passées dans un tas de rubans adhésifs multicolores. La magie de Noël opérait à Chartres comme un supositoire à la menthe sur une gastro-entérite. On oublie la rigueur de l'hiver quand tout devient prétexte à la rêverie.


Et au sport. Parce que Noël, c'est d'abord une énorme compétition... Il y a toutes sortes de concours à Noël. Primo, il y a le concours d'arts plastiques. Celui dont la maison s'approche le plus esthétiquement d'un casino de Las Vegas mérite qu'on lui offre une éolienne. Parce qu'il y en a qui se donnent du mal. Certains arrivent à vous fixer un traîneau sur l'arrête d'un toit humide au péril de leur vie... D'autant qu'aucun père Noël saint d'esprit n'irait parquer sa six-rennes sur un angle inférieur à 360°. Mais il faut faire preuve d'imagination, de créativité pour réussir son coup. Et si on arrive à faire çà sans faire sauter les plombs de tout le quartier, on passe pour un héros.
Secondo, il y a l'épreuve non moins compétitive des cadeaux. A chacun sa méthode, mais on la subit tous. D'abord, il y a ceux qui ne peuvent pas en faire, ou en recevoir, et qui, l'un dans l'autre, on l'impression que le gros pervers en bonnet rouge nous entube tous bien profond depuis qu'il a conclu un marché avec la marque Coca Cola. Pour ceux-là, Noël a toujours un rôle de supositoire, mais en moins diététique. Pour d'autres, Noël c'est l'occasion de rivaliser d'ingéniosité, de trésors de sincérité et d'imagination pour dégotter les meilleurs cadeaux, ceux qui auront la double qualité d'être inutiles et chers. Mais il faut aussi savoir être pingre sans en avoir l'air, donc la subtilité réside dans un équilibre délicat entre l'expression d'un attachement sincère par la dépense la plus stupide et le remplissage d'un devoir périodique par l'offrande d'un denier ou deux dans une étrenne qui aura l'apanage d'être tout aussi inutile – et tout l'monde est content. C'est par cette notion d'équilibre, d'échange et de partage que Noël joue un rôle social non négligeable
."



PS : à l'heure où j'écris ce post, la musique du générique de Mission Impossible retentit dans mon ordinateur... Là aussi, rien à voir avec le fait que ce message finisse par s'auto-détruire...

1 commentaire:

bah moi quelle question! a dit…

il n'y a vraiment que toi pour utiliser "entuber" et "apanage" dans un même paragraphe :)