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mercredi 20 mai 2009

Baskania...

Et tout d’un coup le ciel sous mes pieds.

La vague s’élance, tel un fauve qui veillait.

Le sage le sait, on ne se prend pas pour un dieu.

A trop me vanter des réponses de Venus à mes voeux,

A trop lutter contre Morphée et défier la lame de la faux

A se croire le héraut de Mercure et le défenseur de Clio,

Ai-je eu raison d’oser croire que je pouvais vivre

Entre un monde et l’autre et garder le choix libre ?

Je voudrais tellement dormir, ne jamais me réveiller

La seule pensée de ceux que j’aime m’ouvre les yeux ici-bas

La simple ambition de l’avenir me donne un sens à exister.

J’ai cru que le printemps était là, que le froid était derrière moi

Mais les doutes, ces spectres du passé, ne nous quittent jamais.

Ils sont les envoyés d’Hécate pour me rappeler, comme derrière le roi

Dans le char du triomphateur, l’esclave murmure à son oreille,

Que je suis mortel et que je ne peux prétendre à ce que je ne suis pas.

J’ai cru avoir appris que n’être rien était pire que la mort sans éveil

Je me dis maintenant qu’à force de vouloir compter pour l’autre,

Je me perds moi-même et perdrai la raison qui est vôtre

Telebinu doit-il dormir et attendre l’été prochain loin d’ici ?

Dois-je encore, bercé de rage et d’illusions déçues,

Quitter l’un et l’autre monde pour celui de l’oubli ?

Pourrais-je un jour me défaire de ces hantises d’indécis,

Être normal, d’un seul monde ? Ce n’est pas ce que j’ai choisi

J’avais conscience de faire le choix du sacrifice et de la peine

Il faut que je me batte encore et toujours contre moi-même.

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