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lundi 30 novembre 2009

Je voudrais dynamiter les murs de ma conscience et faire exploser l'essence de ma folie... douce folie, qui berce d'illusion mon quotidien assombri. Comme je rêve de donner corps à ces rêves, un corps de pierre et de bois, où me sentir chez moi : quatre murs, un tapis de Bergame, des piles de livres usés et des lampes claires dans une ambiance enfumée. Un atelier pour se construire soi-même et modeler les formes de ma métamorphose. Donner à mon image les couleurs de mes idées, être au-dehors ce que je suis au-dedans. Je rêve de sofas élimés au coin du feu, d'une troupe de poètes disparus à qui parler musique, sexe et spiritualité... je rêve d'un coin de foyer à moi où travailler, manger, dormir... où rentrer les soirs de cafard, prendre un hydromel dans le réfrigérateur et m'avachir dans un fauteuil en écoutant des musiques païennes, ne sentant plus le vent qui rugirait loin dehors... un chez-moi où rentrer pour une after à la taverne, l'esprit encore plein de bulles, pour nous étendre sur le sol et regarder le plafond en assumant pleinement nos vies.

Je veux des cartes anciennes sur les murs, des portraits dans des cadres, des instruments de musique, des livres à ne plus pouvoir les ranger, une armoire en bois pour ranger des vêtements qui me plaisent, un bureau croulant sous les papiers, un salon où le mot "moelleux" prend son sens, un parquet de bois, une cuisine où la place ne manquerait pas, un grand lit à moi, et surtout... partout des coussins, partout des livres, partout de la vie...

Mais je suis là, dans une cellule grise, sans vie, sans feu... je n'y rentre pas, je m'y enferme, j'y suis sans y exister, j'y travaille sans y réussir, je m'y perds sans m'y trouver. Je ne suis pas chez moi, je ne fais qu'errer, comme un fantôme, d'un bout de Paris à l'autre, entre toujours les mêmes arrets de métro, prisonnier d'une économie de guerre, enchaîné à la routine d'études qui n'aboutissent pas, contenant mes désirs et mes ambitions comme une femme retiendrait en elle l'enfant qui doit naître. J'ai mal et le temps n'y fais rien.

Je n'avance pas... j'attends...
et je déteste ça.

1 commentaire:

bah moi quelle question! a dit…

Courage !

Tu fais ce que tu fais, pour te sortir de cette cellule.
On pourrait dire que c'est "reculer pour mieux sauter".

Je pense à toi ;-)