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jeudi 10 septembre 2009

Galères d'études et déblogage...


Me suis retrouvé tout seul hier soir.

Ca faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé et, étrangement, je ne m'en plaignais pas. Mais d'un autre côté, ce fut bien aussi, même si j'ai mis un moment à trouver comment m'occuper.

Certains auront peut-être vu que je me suis remis à débloguer, et encore ce matin, et encore là, maintenant. La fièvre du H1N1 je l'emmerde, mais celle de la blogmania je l'accueille à bras ouverts. Elle me fait du bien. Ca défoule de débloguer. Ca désentortille les fils du cerveau, qui ont tendance à s'emmêler quand on réfléchit beaucoup mais qu'on n'écrit rien. C'est mon cas depuis quelques mois. Pourquoi?

Primo parce que les dieux m'ont comblé d'une vie sentimentale qui m'occupe beaucoup l'esprit, le coeur et le corps, ce qui est plutôt agréable, même si ça n'efface pas complètement tous les problèmes de ces trois éléments de l'être - je cite en vrac la dismorphophobie, la fatigue intellectuelle ou blaserie, les soucis pour certains membres de ma famille au sens large...

Secundo parce que les études me bouffent un temps et des efforts que je n'ai jamais fournis dans ce cadre. Oui, je sais, j'ai une image à respecter, l'intellectuel, le bon élève, bosseur et attentif. Que dalle, j'suis désolé d'insister, mais jusqu'à ce printemps dernier, j'ai plus eu une tendance générale à me laisser aller, à flâner, fournir un effort équilibré entre intérêt pour les choses étudiées et désintérêt au profit de mon autre "moi". Confus sans doute, mais bref, quoiqu'il en soit, je ne suis pas un bosseur aussi acharné que certains doivent le croire. Or, cette année, si je suis resté un flemmard patenté (avec décompte des points feigne, c'est dire!), j'ai quand même dû mettre les bouchées doubles. Les exigences d'une grande école, le besoin de prouver ma vraie valeur - d'abord à moi-même puis aux autres, ma future "corporation", je l'espère - , ont eu raison de mon flegme. Le premier à en pâtir fut mon engagement dans la vie païenne. Attention, je reste païen, mais le monde païen en lui-même m'a un peu déçu, voire beaucoup parfois, et je me replie sur moi-même pour nourrir ma propre réflexion. Or, mes études vont dans ce sens, elles m'aident à construire ma spiritualité.

Celle-ci se détache de plus en plus de concepts dépassés, comme la religion, la philosophie, la science ou l'art... En fait, c'est un vrai retour à quelque chose qui m'a toujours attiré, séduit, effrayé, motivé et qui conduit depuis tout petit ma façon de penser : la magie. Oui, je sais que ce mot paraît plus vide de sens que les concepts que je viens d'évoquer et pourtant, il l'est moins, car, plus je l'étudie et plus je me rends compte qu'il recouvre les sens de ces concepts en les intégrant, les mêlant, les annulant peu à peu pour en faire un ensemble qui est - et en même temps n'est pas - "religion", "philosophie", "science" et "art". Je devrais dire ma ou mon, car je ne veux nullement imposer une telle façon de voir, mais je suis de plus en plus convaincu de la validité de celle-ci.

Je reste un païen, de culture et non de religion, bien que polythéiste à tendance hellénique, inspiré tout particulièrement par la théologie orphique, le "phrygianisme" et les cultes phrygiens antiques, les valeurs de l'éthique grecque, etc. Mais comme la religion n'est pas pour moi un terme qui suffise à rendre compte de tout cet ensemble, que je ne peux vivre en cases séparées, je préfère parler de "culture" païenne, qui, comme le mot "magie" (mais mon idée est justement que la magie est une culture, qu'elle soit ensuite païenne, chrétienne ou autre) regroupe toutes les cases de la connaissance.

Je reste aussi divisé par nécessité : il y a le Telebinu qui réfléchit à sa propre spiritualité, qui développe sa vision de la magie et du monde, et il y a le Tom apprenti historien qui (même si l'histoire est une "fausse" science) s'attache à ne pas laisser le Telebinu influencer le travail "scientifique" de l'historien mais plutôt l'inverse. Si mes études réussissent, je saurai que ce pari est gagné. C'est aussi pour ça que je tente l'agrégation d'histoire cette année. Hormis le fait qu'elle va bientôt disparaître et que pourtant elle m'aiderait bien à devenir l'historien que j'aspire à être avec - ce souci est récent mais ne nous voilons pas la face pudibondiquement - un putain de bon salaire (oui, l'argent me coule des doigts en ce moment et je me nourris de pattes aux ketchup depuis deux ans, alors merde, de la tune!).

Septembre c'est un vrai chambard, mais jusque là gérable : à la fois je termine mon année de master, en préparant la soutenance de mon mémoire pour le 18, et je commence mon année d'agrég en suivant tous le bordel des inscriptions et en lisant à un rythme de trois bouquins en même temps. Les cours commenceront le 28 et je suis déjà prévenu que ma vie sociale et mon temps libre me passeront sous le nez. Parfois, je craquerais, j'aurais besoin de voir vos tronches. J'espère pouvoir être présent chaque fois que mes proches auront besoin de moi et j'y tiens!

En même temps, faut que je déblogue. Je commence, je sais que j'en aurais beaucoup besoin cette année, pour ne pas me perdre et pour poursuivre mes métamorphoses diverses et variées.

Si vous lisez un ou deux de mes blogs, merci. Vous m'apporterez beaucoup sans rien avoir à donner.

Alea jacta est, advienne que pourra, et que Maurice ne pousse pas le bouchon plus loin!

2 commentaires:

Valiel a dit…

Quel article touffu... J'aime bien ta façon de pensée, ça me plaît de te suivre régulièrement quand je le peux. Ma rentrée étant sacrément difficile - troisième année de prépa lettres, je sais ce que c'est de n'avoir aucune vie, de bosser comme un taré et de devoir gérer les perspectives d'avenir peu reluisantes - je comprends les dilemmes qui s'offrent à toi en cette période. Tiens le coup, prends du recul... Si tu repasses par ici je me ferais un plaisir de te lire, même si je suis plutôt du genre silencieuse.

Tom a dit…

Ca me fait un plaisir que tu n'imagines pas, Valiel, de savoir que tu me lis! J'étais loin de m'en douter...
Ne voyant pas combien de personnes visite mes blogs et encore moins qui, je n'ai que les commentaires des uns et des autres pour savoir que je n'écris pas que pour moi - même si c'est quand même le cas à la base, histoire de se vider les entrailles et nourrir son égo, ben oui, faut admettre.
Bon courage à toi pour la troisième année, prépa c'est très difficile. Soutenons-nous mutuellement, nous allons tout faire péter!!!