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mercredi 8 octobre 2008

The bibliotheque attitude...


Petit hommage à ma bibliothécaire préférée (après toi, Mélanie, bien sûr!)...
Un p'tit bout de bonne femme, des carreaux comme des fonds de bouteille sur les yeux, la voix toute douce on dirait un chat qui marche sur du coton... Toujours elle me dit bonjour... Faut dire qu'on est entré ensemble dans cette bibliothèque. Moi, comme lecteur, elle comme bibliothécaire... J'ai été son premier inscrit. Un grand moment d'émotion. Son premier prêt aussi. Et quand elle m'a expliqué comment se servir de la photocopieuse! Je savais sur quel bouton appuyer mais bon, je voulais pas lui faire de peine. Fallait qu'elle s'entraîne.

Non, je charie, mais vraiment, j'l'aime bien cette anonyme... Ca m'réjouit, quand j'arrive, de la voir au bureau, occupée à s'emmerder comme pas possible, le regard dans le vide. On dirait que la moquette pourrait prendre feu sans que ça la perturbe outre-mesure. Moi, après la cohue du métro, ça me fait chaud au coeur.

Et personne ne jugerait que ce petit bout de bonne femme, toute menue, toute tranquille, est une vraie rebelle. Parce que v'la-t-y pas qu'moi, avec mon sens des limites temporelles et mon habitude fondamentale à ne jamais lire les règlements, surtout quand y a plein d'autres choses intéressantes à lire autour, j'avais pas emprunté le bouquin qui m'intéressait. L'autre, la deuxième bibliothécaire, en poste depuis longtemps sans doute, un physique qui justifie son aigreure, toujours en panne de mouchoir mais jamais de morve (remarquez, moquette ou pas moquette, on l'entend arriver!), qui "n'est vraiment pas contente, alors là" si une bouteille d'eau traîne sur une table (qu'elle touche pas la mienne avec ses doigts celle-là, parce que je lui pète un bras...), bref, Mimi Cracra pour l'appeler gentilment, balade sa fraise le long des tables en annonçant l'air ravi que la bibliothèque ferme. Nous sommes 17h de l'après-midi, ils ont le temps d'arriver chez eux pour Question pour un Champion...
Bref, là n'est pas la question, je me sors la tête du cul, je range mes affaires et décolle ledit postérieur de ma chaise. Direction le bureau, bien décidé à emprunter le bouquin pour potasser sagement "the Pagan Monotheism in Late Antiquity" durant la journée suivante. Mimi l'Harsouille me postillonne qu'on fait plus d'emprunt à 17h.
L'aurait été bien à la Poste, elle.
Je dis : "pardon, je ne savais pas..."
Me montre un petit bout de papier épinglé sur un exemplaire du règlement où est écrit en tout petit qu'on arrête les emprunts à 17h. C'est beau la précision, le minutage, quoi... Et elle me parlait mal cette ogresse! J'commençais juste à lui pardonner de renifler tout le temps... Je lui répond, en substance, que je ne l'ai pas lu son papier, tout petit qu'il est, et j'aurais pensé que si je demandais gentilment, on me ferais l'hommage de la même courtoisie. Grosse truie.
Mais c'était ma bibliothécaire qui se trouvait en possession de la chaise et de l'ordi à ce moment-là. Héhé. Dans une guerre faut savoir occuper des positions stratégiques.
Elle sourit et me dit "mais si mais si, j'vais le faire!".
La Bête : "Mme [censuré] a dit qu'on devait plus accepter de prêt après 17h!"
Moi : "Ah bah, j'veux pas vous causer d'ennui, hein..."
Bouille de chat, tout sourire : "Mais non, mais non, allez-y."
Duel de regards. Carabosse fait la gueule.

Une fois le bouquin emprunté, je fais un grand sourire à la compagnie et je me casse. Normal. Mais je me suis promis de rendre hommage à une rebelle de la bibliothèque. En poste depuis seulement un mois, elle fait la nique à la réglementation et surtout à Mimi le Troll!

Donc voilà , dédicace spéciale.

Et sinon, aujourd'hui, j'ai enfin trouvée une machine à café dans l'Institut! Wouais!

C'est beau la Recherche...

2 commentaires:

bah moi quelle question! a dit…

En croisant les doigts pour que Mélanie ne devienne pas une vieille ogresse frustrée de la vie comme celle là !

Chez nous la bibliothèque ferme à 20h et parfois 22h, c'est pas si mal que ça finalement la province.

Anonyme a dit…

Je suis fan de ta façon d'écrire et en effet, remerciement aux gentilles bibliothécaire, qui permettent (presque) d'oublier l'aigreur des autres...