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vendredi 7 novembre 2008

Les petites choses de la vie...

On commence tout petit, mais devient-on jamais grand?


On construit sa vie, mais si grande puisse-t-elle être, elle est faite de petites choses, de petites briques de terre, cuites à l'émotion.


Petites journées, petites choses, mais grandes pensées, qui se mêlent pour, peut-être, s'assembler de manière à construire.



Petite journée aujourd'hui...



Une petite pièce pour commencer, un petit ordinateur (non pas si petit que çà comparé à d'autres, mais c'est toujours fascinant de voir qu'un si petit écran ouvre sur d'aussi vastes espaces...) pour s'élancer... Les projets, les espoirs d'autrui, s'installent à côté des miens. Petits projets, grands espoirs.



Petit appétit aujourd'hui, pour un grand gaillard...



Petits travaux minutieux au programme. Dépouillage de corpus, relevé d'inscriptions, retranscription de caractères grecs en petits caractères numériques. Je me donne jusqu'à Yule/Noel pour finir de recopier et cataloguer toutes les inscriptions phrygiennes sur lesquelles j'appuierai mes recherches. Ca fait beaucoup. Deux jours pour dépouiller deux volumes du Supplementum Epigraphicum Graecarum... 52 volumes en tout... - hum, Yule ou Imbolc ouais.

Gros travail, mais surtout travail de fourmi. Les caractères grecs sont nombreux, la transcription exige de respecter des règles de codification strictes et une inscription d'une ligne, si la pierre était éclatée, demande autant de temps pour être recopiée qu'une épigramme en alexandrins de douze lignes...


Petites inscriptions, grandes réflexions. De la pierre, usée, que j'imagine très bien par-delà le papier, et dont j'entends quand même battre le coeur. Celui de la pierre, mais surtout celui de l'homme qui l'a, deux mille ans plus tôt, lissée, gravée, sculptée. Celui de l'homme ou de la femme qui l'a commandée, pour y inscrire ce qu'il voulait voir durer... Quelques vers d'Homère pour honorer un mort. Quelque action de grâce, pour accomplir son voeu envers le dieu qui l'a écouté. Ou ces quelques mots qui, tandis que je les recopie avec mon clavier dévoilent leur sens en moi.

Alors que je ne maîtrise pas bien la langue, j'ai compris, quelques bribes de mots, ici ou là. Plongé dans la touffeur silencieuse de la bibliothèque, isolé dans une bulle avec un livre et un écran lumineux, obsédant, je me rends compte que je peux comprendre les mots d'un homme qui vécut il y a des siècles et des siècles, parla une autre langue, pensa différemment de moi, et dont pourtant je me sens proche, soudainement. La distance est effacée. C'est comme si ce père était là, parlant des larmes qu'il verse sur la tombe de sa fille. C'est de la poésie... un petit bout de poésie...



Et puis il y a le coup de fil. Petit appel, sur un petit téléphone, dans une petite chambre d'étudiant. Petite personne, au grand coeur. Petite conversation, des petites vies qui se racontent... Ca fait déjà plusieurs petites choses qui se mettent bout à bout... et au bout, des petits mots, gentils, qui traduisent des sentiments gros comme ca... Que j'ai du mal à imaginer. Je ne sais pas si je mérite tout çà. Je ne sais pas si je suis la personne gentille que tout le monde me décrit. Je ne suis pas la grande personne que l'on me dit que je suis. Je ne le sens pas. J'ai l'impression que l'on me parle de quelqu'un d'autre. Je ne sais pas si je veux être un grand homme, une grosse tête ou une petite tête pour un homme du commun. En fait, je ne serais probablement jamais l'un ou l'autre.

Mais j'ai surtout peur de déçevoir. Je ne sais pas si je mérite qu'on me donne autant de gentillesse et d'intelligence que l'on m'en sucre ainsi. Je le prend, je l'apprécie. Certes, ça ne sert à rien de faire les faux modestes, et ça me fait plaisir que l'on me dise que je suis intelligent, ou gentil, ou que l'on est fier ou que l'on m'aime un peu, beaucoup... Car c'est ce que je veux être. Mais je sais que la réalité est plus floue, je ne sais pas comment le dire, mais je me débats toujours pour être ce que je suis et j'ai peur de déçevoir. De blesser peut-être, même si je vois mal en quoi.


Le fait est que ces petites choses que je suis, ces petits reflets de moi dans un miroir éclaté, sont difficiles à assembler...



Dakruonto epi tumbon...

1 commentaire:

bah moi quelle question! a dit…

Grand con ! Les insultes tu préfères?

Hormis ça, ignare sur patte (t'as encore plein de choses à apprendre héhé), pas mal le passage sur le lien avec les gens du passé. On peut pas trouver mieux comme mots pour décrire ce qui nous meut parmi les vieux bouquins et les vieilles caillasses, nous crétins qui nous intéressons à l'histoire, ce qui étonne les gens.

Et merde je t'ai encore fait un compliment.... pfff. Retourne au boulot faignasse. Bon courage quand même.




Bon je le dis ou pas......



... très jolie message,...


... franc et pudique à la fois.